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Criminalité : Le gouvernement annonce de nouveau une intensification de la riposte contre les gangs armés en Haïti

P-au-P, 31 janv. 2025 [AlterPresse]--- Un ensemble de mesures ont été prises pour intensifier la riposte contre les gangs armés criminels et reprendre le contrôle des zones gangrenées par la terreur et autres violences, fait savoir le gouvernement de transition, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Depuis de nombreux mois, Les promesses répétées de l’équipe de transition ne sont pas suivies d’actions concrètes.

La population est à bout de souffle. Elle ne voit pas encore de lueur d’éradication des gangs armés, qui continuent, en toute impunité, de perpétrer de multiples exactions un peu partout sur le territoire national.

De janvier 2023 déjà décembre 2024, plus d’un million de personnes ont été contraintes de se déplacer de leurs maisons par les gangs armés, qui prennent encore plus d’espaces et de territoires au début de l’année 2025 en Haïti.

Il en résulte une situation dramatique de vies détruites, de biens vandalisés, qui a provoqué des niveaux de plus en plus élevés des prix sur le marché national...

Le constat est de plus en plus alarmant... Des dizaines d’années d’efforts humains disparaissent à tout bout de champ...

Le gouvernement de transition annonce encore des engagements institutionnels....

Quoi qu’il en soit, les opérations de sécurisation seront multipliées, « avec des actions ciblées sur les foyers de violences, des renforts en effectifs et en équipements, ainsi qu’une coordination renforcée entre la Police nationale d’Haïti (Pnh) et les Forces armées d’Haïti (Fad’h) », informe-t-il.

« L’État est en ordre de bataille. Le banditisme doit être éradiqué. L’heure de la riposte a sonné », a écrit le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, sur son compte X.

Des dispositions seront envisagées pour permettre à la Pnh d’avoir le support nécessaire dans la lutte contre les gangs armés, a promis le chef du gouvernement, lors d’une déclaration à la presse, le jeudi 30 janvier 2025, à l’issue d’une visite effectuée à la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh).

« La sécurité est notre principale priorité », affirme Fils-Aimé, tout en renouvelant son engagement à accompagner la population et la Pnh.

Lors de sa visite le jeudi 30 janvier 2025 à la direction générale de la Pnh, le premier ministre était accompagné des titulaires des Ministères de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), ainsi que du secrétaire d’État à la sécurité publique.

Une réunion a rassemblé les plus hautes autorités du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn).

« Les services de renseignement de la police, du bureau du premier ministre, des Ministères de l’intérieur, de la justice ont informé sur d’éventuelles attaques de gangs armés à Kenscoff (municipalité à l’est de Port-au-Prince). Comment vous avez pu laisser cela se produire » ?, s’est interrogé, le jeudi 30 janvier 2025, le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, dans une déclaration à la presse sur l’attaque, à partir du lundi 27 janvier 2025, de bandes armées contre la commune de Kenscoff.

« La peur doit changer de camp » ?

« La peur doit changer de camp. Ce ne sera plus la population, qui vivra sous la menace, mais bien ceux qui ont choisi la voie du crime. (…) Nous frapperons fort et sans relâche. Aucun criminel ne sera épargné », lit-on dans la note du gouvernement.

Le chef de gouvernement a réitéré son engagement inébranlable à restaurer la sécurité et l’État de droit.

« Mais cette bataille pour la survie de la nation ne peut être gagnée sans la collaboration active de chaque citoyenne et citoyen. Ce combat est celui de la nation tout entière. Nous devons nous tenir debout, unis et résolus ».

Il appelle chaque Haïtienne et chaque Haïtien à soutenir le gouvernement, « à collaborer avec les forces de l’ordre et à rejeter toutes formes de complicité avec ceux qui détruisent le pays ».

« Nous avons un mandat clair : mettre fin au règne des criminels. Et nous le ferons, sans faiblesse, sans hésitation, avec la force et l’autorité de l’État », déclare le gouvernement, qui en appelle à la patience, au courage et à la vigilance.

Dans une interview accordée à la chaine de télévision française TV5 Monde, le mercredi 29 janvier 2025, le coordonnateur des actions au Conseil présidentiel de transition (Cpt), Leslie Voltaire, a ouvertement tenté de minimiser l’emprise des gangs armés sur Haïti, en général, et dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en particulier.

« La situation est calme dans huit (8) des dix (10) départements géographiques d’Haïti », avance, de manière inquiétante, Leslie Voltaire, reconnaissant tout de même combien les gangs armés occuperaient moins de 85 % de territoires dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, contrairement aux évaluations de nombreuses organisations nationales et internationales.

Au moins 13 personnes de Kenscoff, parmi lesquelles une femme de 93 ans, ont été assassinées par ces bandes armées, a témoigné un proche des victimes, José Joseph, ancien maire de Kenscoff, dans l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 fm.

Dans le département de l’Artibonite, les habitantes et habitants de la commune de Petite Rivière de l’Artibonite ont exprimé leur peur de retourner à leurs domiciles, redoutant de nouveaux assauts meurtriers de gangs lourdement armés, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.

Au mins 70 personnes ont été assassinées, les mardi 10 et mercredi 11 décembre 2024, à Petite Rivière de l’Artibonite par le gang Gran Grif de Savien.

Plus de 10 mille personnes ont été contraintes de se déplacer, suite à la dernière attaque perpétrée, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2024, à Petite Rivière de l’Artibonite par le gang Gran Grif de Savien.

À Pont Sondé (département de l’Artibonite), plus de 115 personnes ont été assassinées, le jeudi 3 octobre 2024, par le même gang Gran Grif de Savien. [emb rc apr 31/01/2025 10:10]