P-au-P, 30 janv. 2025 [AlterPresse] --- Le coordonnateur des actions au Conseil présidentiel de transition (Cpt), Leslie Voltaire, a ouvertement tenté de minimiser l’emprise des gangs armés sur Haïti, en général, et dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en particulier, dans une interview accordée à la chaine de télévision française TV5 Monde, le mercredi 29 janvier 2025, suivie par AlterPresse.
« La situation est calme dans huit (8) des dix (10) départements géographiques d’Haïti », avance, de manière inquiétante, Leslie Voltaire, reconnaissant tout de même combien les gangs armés occuperaient moins de 85 % de territoires dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, contrairement aux évaluations de nombreuses organisations nationales et internationales.
Il cite le cas du [département de l’Artibonite, où « les policiers nationaux et kenyans auraient commencé à pourchasser les bandits armés, réduisant l’influence des gangs dans les communes dudit département ».
Environ 800 policiers et militaires font partie de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti dirigée par le Kenyan.
L’aide de la Mmas, qui serait « appréciée » par les Haïtiennes et Haïtiens, n’est pas assez efficace à cause de quelques promesses non encore tenues, dit Voltaire, profitant pour rappeler avoir plaidé pour la transformation de la mission multinationale en une force de maintien de la paix des Nations unies, en vue de garantir son financement.
Les propos de Leslie Voltaire, faisant état d’un eventuel recul des gangs armés, contrastent avec la réalité cauchemardesque actuelle en Haïti, notamment dans les départements de l’Ouest (Port-au-Prince, Carrefour, Croix-des-Bouquets, Tabarre, Gressier, Kenscoff ) et de l’Artibonite.
Des dizaines de personnes ont été tuées dans des attaques de gangs armés, qui ont débuté le lundi 27 janvier 2025 contre la commune de Kenscoff.
Au moins 13 personnes de Kenscoff, parmi lesquelles une femme de 93 ans, ont été assassinées par ces bandes armées, a témoigné un proche des victimes, José Joseph, ancien maire de Kenscoff, dans l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 fm.
Le mardi 28 janvier 2025, ces gangs ont installé des bases criminelles dans 7 localités de ladite commune, dont Belo et Godèt, malgré les opérations de la police nationale.
Dans le département de l’Artibonite, les habitantes et habitants de la commune de Petite Rivière de l’Artibonite ont exprimé leur peur de retourner à leurs domiciles, redoutant de nouveaux assauts meurtriers de gangs lourdement armés, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.
L’intensification des opérations policières au niveau du centre-ville de Petite Rivière de l’Artibonite et des zones avoisinantes n’a pas suffi à mettre totalement en confiance les Artibonitiennes et Artibonitiens.
Assurés de la présence des blindés de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, les riveraines et riverains espèrent, toutefois, un retour à un calme durable, a déclaré l’agent exécutif intérimaire de la commune de Petite Rivière de l’Artibonite, Me. Dort Lereste, lors de sa participation à l’émission FwoteLide sur AlterRadio.
Plus de 10 mille personnes ont été contraintes de se déplacer, suite à la dernière attaque perpétrée, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2024, à Petite Rivière de l’Artibonite par le gang Gran Grif de Savien.
À Pont Sondé (département de l’Artibonite), plus de 115 personnes ont été assassinées, le jeudi 3 octobre 2024, par le même gang Gran Grif de Savien. [emb rc apr 30/01/2025 14:30]