P-au-P, 24 août 05 [AlterPresse] --- Un total de 24 personnalités, désignées par des partis politiques ou faisant cavalier seul, brigue officiellement les prochaines présidentielles prévues pour la fin de l’année en Haïti, selon une liste répertoriée le 24 août 2005 par l’agence électronique AlterPresse.
Dernier candidat en lice, l’ancien colonel des Forces Armés d’Haïti (FAD‘H) Himler Rébu, choisi par le congrès de son parti Grand Rassemblement pour l’ Evolution d’Haïti (GREH) tenu le 22 août à Léogane (à 33 kilomètres au sud de la capitale), figure parmi un groupe d’anciens militaires intéressés à assumer les rênes de l’Etat entre février 2006 et février 2011.
Sportif, ancien commandant du Corps des Léopards (unité d’élite anti-émeutes dissoute en avril 1989 après la tentative avortée de coup d’Etat contre l’ex lieutenant-général Prosper Avril), Rébu était déjà pressenti comme candidat de son parti..
Un autre haut gradé des FAD’H et sénateur lavalas des élections controversées du 21 mai 2000, Dany Toussaint, a déclaré publiquement, le 21 août, sa candidature aux prochaines présidentielles sous l’égide de son parti Mouvement Démocratique Réformateur Haïtien (MODEREH), dans le cadre d’une campagne électorale lancée à Saint Marc, à 96 kilomètres au nord de Port-au-Prince.
Ancien militaire et haut gradé de la police qui avait dirigé la rébellion armée contre le régime déchu de Jean Bertrand Aristide, Guy Philippe se présentera aux présidentielles sous la bannière du Front pour la Libération Nationale (FRN).
Parmi les candidats, on compte aussi trois hommes d’affaires dont Dumarsais Mécène Siméus, riche investisseur résidant au Texas (Etats-Unis d’Amérique) qui avait annoncé son intention le 17 août 2005, au cours d’un rassemblement, pour ouvrir sa campagne électorale dans sa ville natale à Dessouliers (nord).
L’industriel Charles Henry Baker, qui a milité comme membre du Regroupement d’organisations et d’institutions dénommées Groupe des 184, est devenu pratiquement la surprise du processus électoral lorsqu’il a fait valoir, mi-août, son intention de se porter comme candidat indépendant aux prochaines présidentielles. Cet acte de candidature officielle a suscité des remous au sein du Groupe des 184 qui, depuis le début de l’année 2003, s’ était toujours inscrit en faux contre des velléités de se transformer en parti politique.
Sur la liste des personnalités qui se considèrent comme présidentiables, figure aussi un autre homme d’affaires Samir Georges Mourra du parti Mobilisation pour le Progrès d’Haïti (MPH). On compte également le banquier et ancien gouverneur de la Banque Centrale, Bonivert Claude, qui briguera les présidentielles sous la bannière du Parti pour la Transformation d’ Haïti.
Côté socioprofessionnel, auparavant indépendant, mais depuis peu candidat de la Plateforme Justice et Paix pour le développement National, AlterPresse a dénombré le juriste Rigaud Duplan, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince.
Le monde évangélique comporte jusqu’à présent 4 candidats, comme les pasteurs Vladimir Jeanty du Parti Haïtien de Dieu (PARADIS), Chavannes Jeune de l’Union Nationale pour la Reconstruction d’Haïti (UNCRH), Luc Mésadieu du Mouvement Chrétien pour une Nouvelle Haïti (MOCHRENA) et le pasteur José Jacques Nicolas (indépendant). A signaler que le parti Fanmi Lavalas a indiqué, le 22 août, que le père Gérard Jean-Juste, incarcéré depuis le 21 juillet pour implication présumée dans l’assassinat du journaliste Jacques Roche, pourrait être un potentiel candidat aux prochaines présidentielles.
En ce qui concerne les dirigeants politiques, l’agence AlterPresse a recensé à date une dizaine. Le 16 août, l’Organisation du Peuple en Lutte, le parti de feu Gérard Pierre-Charles, avait désigné l’ancien sénateur Paul Denis comme son candidat à la présidence. Le 15 août, c’était au tour du Mouvement de l’Unité Patriotique (MUP, un nouveau regroupement politique) de faire choix du juriste Gérard Gourgue pour le représenter aux prochaines élections présidentielles.
Parmi les candidatures à la présidence précédemment rendues publiques, on compte celles de l’ancien sénateur Serge Gilles, de la Fusion des Sociaux-démocrates (Fusion), de l’ancien maire de la capitale, Evans Paul, de la coalition Alliance Démocratique, et de l’ancien président Leslie Manigat du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP).
On compte également Marc Bazin, du Mouvement pour l’Instauration de la Démocratie en Haïti (MIDH), ancien Premier Ministre durant le coup d’Etat militaire de septembre 1991 ; Hubert de Ronceray du Grand Front Centre Droit (GFCD), ancien ministre sous la dictature des Duvalier ; Reynold Georges de l’Alliance pour la Libération et l’Avancement d’Haiti (ALAH), Evans Nicolas, ancien dirigeant de l’Union pour la Réconciliation Nationale (URN, parti duvaliériste) ; Franck Romain du Parti Camp Patriotique et de l’Alliance Haïtienne (PACAPALAH), ancien maire de Port-au-Prince sous Jean Claude Duvalier et pendant le régime militaire de 1988.
Le décompte des candidats indépendants donne 4 prétendants à la magistrature suprême. A part Charles Henry Baker et Dumarsais Siméus, dans cette catégorie figurent également l’ancien ambassadeur Paul Arcelin et Jacques Ronald Belot (indépendant) à avoir manifesté le désir de se voir à la tête de la plus haute magistrature du pays le 7 février 2006. Ils ont jusqu’au 13 septembre pour soumettre au Conseil Electoral Provisoire (CEP) une liste de 100,000 personnes appuyant leurs candidatures.
Par ailleurs, c’est à la fin de ce mois que devraient être finalisés les dossiers des partis politiques retenus dans le processus de vérification, suivant les déclarations de Macul Dévalis, président des opérations électorales au CEP.
A noter que les électrices et électeurs haïtiens n’ont pas cessé de demander aux partis politiques de se regrouper en 3 ou 4 alliances fortes afin de favoriser leurs choix et ne pas disperser leurs votes dans les prochaines élections de la fin de l’année 2005 [lf rc gp apr 23/08/05 19:00]