P-au-P, 22 janv. 2025 [AlterPresse] --- Le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17) appelle les autorités étatiques à adopter un plan de sécurité intégré, aux niveaux frontalier, maritime et aérien, pour aider Haïti à sortir de l’instabilité, dans une note publiée sur son compte X, consulté par AlterPresse.
Le Spnh-7 critique une absence de contrôle total de la frontière d’Haïti avec la République Dominicaine, tout en dénonçant le trafic illégal d’armes et de munitions par mer et la violation de l’espace aérien haïtien par des avions, drones et hélicoptères.
Cet état de fait représente une menace sérieuse pour la sécurité de la population et la souveraineté du pays, prévient le Spnh-17, qui demande au Conseil présidentiel de transition (Cpt), au Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) et au gouvernement de consacrer les ressources nécessaires au système de sécurité nationale.
« Sans sécurité, il n’y aura pas de stabilité », met-il en garde.
Lors d’un dialogue interactif sur Haïti au Conseil des droits humains des Nations unies à Genève (Suisse), le mardi 8 octobre 2024, le haut-commissaire des Nations unies aux droits humains (Hcdh), l’Autrichien Volker Turk avait exhorté à mettre pleinement en œuvre l’embargo sur les armes, décrété par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) pour résoudre les crises, qui traversent Haïti.
La mise en œuvre de l’embargo sur les armes permettrait d’empêcher la fourniture d’armes à feu et de munitions à des acteurs non étatiques en Haïti, avait estimé Volker Turk.
Le gel ciblé des avoirs et l’interdiction de voyager (des personnes qui se livrent ou soutiennent des activités criminelles), doivent également être appliqués.
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits humains a signalé combien le trafic d’armes « conduit à des milliers de meurtres, à des déplacements massifs, à la destruction complète de l’économie et à d’horribles souffrances ».
Le 19 octobre 2023, le Conseil de sécurité de l’Onu avait adopté la résolution 2700, qui reconduit l’embargo sur les armes en Haïti pour empêcher la fourniture d’armes à des acteurs non étatiques, ainsi qu’un gel ciblé des avoirs et des mesures d’interdiction de déplacement.
Le vendredi 21 octobre 2022, le Conseil de sécurité de l’Onu avait adopté, à l’unanimité, une résolution établissant un régime de sanctions pour Haïti, qui cible les chefs de gangs et ceux qui les financent, dans la perspective d’atténuer les violences dans le pays.
Des sanctions ont été prises par les Nations unies ainsi que par le gouvernement des États-Unis d’Amérique contre des acteurs politiques et des chefs de gangs pour activités criminelles et graves violations des droits humains en Haïti.
Les gouvernements de la Russie et de la Chine avaient dénoncé à nouveau l’absence de dispositions des États-Unis d’Amérique, pour empêcher le flux d’armes illicites vers Haïti, dans des interventions à une réunion, le mercredi 3 juillet 2024, du Conseil de sécurité de l’Onu, sur la crise en Haïti.
L’embargo actuel sur les armes, imposé par le Conseil de sécurité de l’Onu à Haïti, n’empêche pas le flux d’armes vers Haïti, en provenance des États-Unis, avait déploré le représentant de la fédération de Russie, Vassily Nebenzia.
La principale voie de contrebande d’armes va de la Floride à Haïti, avait-il noté.
En 2024, plus de 5,600 personnes ont été tuées en Haïti, à cause des violences de ces groupes criminels, selon les Nations unies.
Plus d’un million de personnes sont déplacées par la terreur des gangs armés dans le pays, de janvier 2023 à décembre 2024, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). [emb rc apr 22/01/2025 13:25]
