Español English French Kwéyol

Crise : Les enjeux de sécurité en Haïti au centre d’une réunion à l’Onu

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 22 janv. 2025 [AlterPresse] --- Le dossier d’Haïti sera analysé lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) à son siège à New York (Etats-Unis d’Amérique), ce mercredi 22 janvier 2025, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

A cette réunion trimestrielle, qui sera présidée par le représentant de l’Algérie à l’Onu, seront considérés les enjeux de sécurité et de recherche de stabilité politique et économique en Haïti, selon un communiqué de la chancellerie haïtienne.

Elle offrira l’occasion d’évaluer les progrès du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), dont le mandat a été prorogé jusqu’au 15 juillet 2025.

Lors de sa participation à cette réunion, le titulaire du Ministère haïtien des affaires étrangères et des cultes (Maec), Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, entend « mettre en avant les avancées notables du gouvernement de transition, pour renforcer ses institutions, promouvoir le dialogue national et lutter contre la criminalté, en particulier les menaces des gangs armés ».

Il en profitera pour réaffirmer la position d’Haïti, qui attend une action rapide et décisive du Conseil de sécurité de l’Onu, afin de transformer la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïto, actuellement dirigée par le Kenya, en une mission de maintien de la paix des Nations unies.

La Mmas devrait être « dotée d’un mandat clair, de ressources adéquates et d’une expertise renforcée, seule condition pour avoir un climat de stabilité propice à l’organisation d’élections en 2025 et faciliter les efforts de refondation de l’État », souhaite le chef de la diplomatie haïtienne.

A la réunion de ce mercredi 22 janvier 2025, au Conseil de sécurité de l’Onu, le ministre des affaires étrangères dominicain, Roberto Álvarez, devrait prendre également la parole, pour exhorter la communauté internationale à privilégier des solutions durables pour Haïti, en proie à un crise persistante.

Entre-temps, des policières et policiers ainsi que des militaires continuent de venir renforcer la force multinationale en Haïti, dont les résultats sur le terrain sont vivement critiqués et qui est confrontée à d’importants défis financiers et logistiques.

218 policières et policiers kenyans (213 hommes et 5 femmes) sont arrivés à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, le samedi 18 janvier 2025, dans le cadre de la Mmas en Haïti, autorisée par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le lundi 2 octobre 2023.

C’est le troisième contingent kenyan à venir renforcer les autres troupes de la Mmas, déjà présentes sur le terrain, en vue d’aider les forces de l’ordre haïtiennes à rétablir la sécurité dans le pays.

Un autre contingent est attendu à la fin du mois de janvier 2025.

Environ 400 agents kenyans ont été déployés en juin et juillet 2024 sur les 2,500 prévus, suivis de l’arrivée, le jeudi 12 septembre 2024, de 24 soldats et policiers jamaïcains ainsi que de 2 soldats béliziens.

Plus de 150 militaires guatémaltèques et salvadoriens ont été accueillis, les vendredi 3 et samedi 4 janvier 2025, à Port-au-Prince, par les autorités haïtiennes.

Dans un rapport publié le jeudi 16 janvier 2025, l’organisation internationale des droits humains Human Rights Watch a demandé au Conseil de sécurité de l’Onu d’autoriser et de déployer rapidement une mission des Nations unies à part entière en Haïti, suite à la demande du gouvernement de transition de transformer en mission onusienne la Mmas en Haïti.

Cette mission devrait s’inscrire dans une stratégie plus large, qui comprend des garanties en matière de droits humains, des mécanismes de surveillance et des mesures de responsabilisation, pour prévenir les préjudices passés et remédier aux séquelles des interventions précédentes, a-t-elle préconisé.

Les gangs armés ne cessent point de multiplier leurs attaques contre la population et les infrastructures clés de l’État, tuant et enlevant et violant des personnes.

En 2024, plus de 5,600 personnes ont été tuées en Haïti, à cause des violences de ces groupes criminels, selon les Nations unies.

Plus d’un million de personnes sont déplacées par la terreur des gangs armés dans le pays, de janvier 2023 à décembre 2024, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). [emb rc apr 22/01/2025 10:40]