P-au-P, 21 janv. 2025 [AlterPresse] --- La grève des enseignantes et enseignants a été levée après la signature, le lundi 20 janvier 2025, d’un acte d’engagement avec les syndicats d’enseignantes et d’enseignants, informe le gouvernement de transition, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Cet accord constitue une étape majeure pour permettre aux élèves, sur tout le territoire national (dans les 19 départements géographiques en Haïti), de retrouver le chemin de l’école dans les prochains jours », souligne-t-il, déclarant avoir intensifié les discussions avec les organisations syndicales, ces derniers jours.
Cependant, l’Union nationale des normalien.ne.s et éducateur.trice.s haïtien.ne.s (Unnoeh), partie prenante de la grève, a exprimé des reserves sur l’entente trouvée. S’exprimant sur AlterRadio, son coordonnateur Kenson Délice a fait savoir que la principale revendication mise sur la table, celle relative aux conditions salariales, n’a pas été touchée.
L’Unnoeh est maintenant à une phase d’évaluation avant de définir des perspectives de luttes, a précisé l’enseignant-syndicaliste.
Depuis le lundi 13 janvier 2025, des lycéennes et lycéens ont manifesté dans les villes du CapoHaïtien (Nord), des Cayes (Sud), des Gonaïves et de Saint-Marc (Artibonite), de Port-de-Paix (Nord-Ouest), de Jérémie (Grande Anse, une partie du Sud-Ouest), de Miragoâne (Nippes, autre partie du Sud-Ouest) et Jacmel (Sud-Est), entre autres, pour exiger la présence d’enseignantes et d’enseignants publics dans les salles de classes.
« L’État devrait rémunérer les professeurs, pour que les élèves des lycées et écoles nationales puissent retourner à l’école dans de bonnes conditions. Les lycéennes et lycéens souffrent trop du comportement laxiste du gouvernement » sont parmi les messages, véhiculés par des lycéennes et lycéens ainsi que des élèves de l’école nationale de Port-de Paix (Nord-Ouest), qui sont descendus dans les rues, le lundi 20 janvier 2025.
Lancée depuis le lundi 13 janvier 2025, la grève des enseignantes et enseignants du secteur public avait pour objectif de revendiquer de meilleures conditions de travail pour les enseignantes et enseignants, le paiement de leurs arriérés de traitements, l’obtention d’une carte de débit et le respect de leurs droits fondamentaux.
Supervisées personnellement par le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, en collaboration avec les titulaires des Ministres de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Antoine Augustin, de l’économie et des finances (Mef), Alfred Métellus, les négociations avec les syndicats d’enseignantes et d’enseignants pour la levée de la grève, ont abouti à un consensus sur plusieurs mesures urgentes et concrètes.
Le gouvernement s’est engagé à poursuivre et renforcer les démarches en cours, afin de régulariser, dans les plus brefs délais, la situation des enseignantes et enseignants, qui travaillent sans rémunération ou sans lettre de nomination.
Il envisage de traiter les dossiers relatifs aux arriérés de traitements, dus par le Ministère de l’éducation nationale aux enseignantes et enseignants, et de leur accorder ainsi qu’au personnel du Menfp une carte de débit d’un montant de quinze mille gourdes (15 000,00 / Ndlr : US $ 1.00 - 131.00 gourdes ; 1 euro = 136.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 92.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) , qui sera disponible à partir de février 2025.
Collaborer étroitement avec les instances de l’État pour rétablir la couverture d’assurance publique au bénéfice des enseignantes et enseignants ainsi que d’autres agentes et agents du Menfp, travailler avec le Programme national de cantines scolaires (Pncs) pour garantir un repas chaud aux élèves et aux autres agentes et agents éducatifs, figurent parmi les démarches annoncées par le gouvernement de transition.
Il prévoit également de mettre en place une commission mixte, chargée de se pencher sur la situation des institutrices et instituteurs du premier cycle ainsi que du deuxième cycle fondamental.
En complément de ces engagements immédiats, le gouvernement annonce la poursuite des discussions avec les syndicats, en vue d’aboutir à un protocole d’accord durable, qui devrait permettre de résoudre les problèmes structurels du secteur éducatif, notamment l’ajustement et l’harmonisation des traitements, ainsi que la modernisation des conditions de travail. [emb rc apr 21/01/2025 11:50]