P-au-P, 16 janv. 2025 [AlterPresse] --- Différentes structures ainsi que des protagonistes dans l’échiquier politique affirment prendre leur distance avec l’alliance déclarée entre des regroupements politiques et la coalition criminelle des gangs armés Viv Ansanm, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Intervenant à l’émission FwoteLide diffusée sur AlterRadio et suivie par AlterPresse, le coordonnateur général du Collectif du 4 décembre 2013, Jean Robert Argant, dément avoir signé une proposition soumise à la Communauté des Caraïbes (Caricom) avec des regroupements, en vue d’une éventuelle sortie de crise en Haïti, impliquant, en outre, un groupe criminel.
Le Collectif du 4 décembre 2013 n’avalise même pas le recours à la Caricom comme médiatrice, lors de conflits ou drames nationaux, argue son responsable.
Sur la possibilité pour Viv ansanm de participer à une recherche de solution, le Collectif du 4 décembre 2013 écarte tout éventuel accord avec des regroupements à moralité douteuse.
Jamais, le Collectif du 4 décembre 2013, qui préconise le respect des principes de non-violence et la défense des droits fondamentaux des concitoyennes et concitoyens, ne s’associerait à des entités qui ne partagent pas ses valeurs, insiste Jean Robert Argant.
Il réitère son plaidoyer pour la Cour de cassation, avec la nomination d’un juge pour assurer la présidence, et l’établissement d’un gouvernement bicéphale.
Le Collectif du 4 décembre 2013 appelle à « une solution inclusive et pacifique », dans laquelle toutes les actrices et tous les acteurs, respectueux des valeurs cardinales et animés par la volonté de reconstruire Haïti, peuvent contribuer.
Il y a une semaine, le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023, le parti polituque les Engagés pour le développement (Ede) et l’Accord du 21 décembre 2022 ont transmis une proposition de sortie de crise à la Caricom.
Cette proposition mentionne la coalition criminelle Viv Ansanm parmi les secteurs qui proposent le recours à la Cour de cassation pour une solution à la crise actuelle.
Liné Balthazar du Parti haïtien tèt kale (Phtk) a cité les noms du Collectif 4 décembre 2013 et de la Force louverturienne réformiste, parmi les groupes politiques et de la société civile prônant le recours à la Cour de Cassation, dans la proposition de sortie de crise.
Dr. Emmanuel Ménard du parti politique Force louverturienne réformiste, qui participait également à l’émission FwoteLide sur AlterRadio, rejette une possible entente avec les groupes armés, en vue d’une solution à la crise.
Le parti politique Force louverturienne réformiste n’a pas été contacté par les secteurs porteurs de la proposition soumise à la Caricom, affirme Emmanuel Ménard, soulignant combien son parti politique n’a aucun rapport avec les secteurs, qui ont désigné des personnalités dans le Conseil présidentiel de transition (Cpt).
La solution à la crise actuelle pourrait provenir de la Cour de cassation, avance le parti politique Force louverturienne réformiste, vantant l’expérience vécue à la présidence en Haïti avec les anciens magistrats Ertha Pascal Trouillot (13 mars 1990 - 7 février 1991) et Boniface Alexandre (29 fevrier 2004 - 14 mai 2006).
Le pouvoir judiciaire existe encore. Il n’y aurait rien d’anormal de viser la Cour de cassation en faisant choix d’un juge régulièrement nommé, conformément aux procédures constitutionnelles, fait ressortir Emmanuel Ménard, qui dit prendre ses distances avec les gangs armés.
Le parti politique Union nationale pour l’intégration et la réconciliation (Unir), affilié au Collectif du 30 janvier 2023, qualifie d’inacceptable le fait par ce Collectif, le parti politique Ede et l’accord du 21 décembre 2022 d’adjoindre la coalition de gangs Viv Ansanm aux propositions transmises à la Caricom.
Le problème concernant Viv Ansanm doit être résolu par la force, défend le coordonnateur du parti politique Unir, Jean Clarens Renois, sur son compte X.
Le parti politique Opl de retire du Collectif du 30 janvie 2023 et dénonce un acte politique honteux
Le parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl) décide de se retirer du Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023, après l’alliance déclarée de ce regroupement politique avec la coalition criminelle des gangs armés Viv Ansanm.
Cette alliance « constitue un acte politique honteux et une atteinte à la dignité et à l’honneur des communautés victimes des exactions de ladite coalition Viv Ansanm », fustige le parti politique Opl dans une note.
Le parti politique Opl dit rejeter « toutes alliances contre nature avec des forces obscurantistes, comptant sur la violence et la barbarie des gangs lourdement armés pour conserver ou s’emparer de ce qui reste du pouvoir d’État ».
Le Conseil présidentiel de transition (Cpt) condamne l’alliance « inacceptable » entre des partis politiques et la coalition criminelle des gangs armés Viv Ansanm, dans une déclaration de son coordonnateur Leslie Voltaire, publiée sur son compte X, à l’occasion du 15e anniversaire du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010.
Le Cpt critique cet acte « grave », qui menace la république d’Haïti, une décision qui trahit la mémoire des milliers de victimes des actes criminels et porte atteinte à la souveraineté d’Haïti.
« En agissant ainsi, ces partis politiques se sont écartés des principes républicains. Ils devront en répondre devant la justice et nos concitoyennes et concitoyens », affirme-t-il, tout en appelant également les forces vives de la nation à soutenir les efforts du Cpt face à ces dérives. [cj emb rc apr 16/01/2025 10:20]