P-au-P, 15 janv. 2025 [AlterPresse] --- Le président colombien Gustavo Petro [1] sera en visite, à Jacmel (Sud-Est d’Haïti), le mercredi 22 janvier 2025, informe le président du Conseil présidentiel de transition (Cpt), Leslie Voltaire, lors du lancement, le mardi 14 janvier 2025, d’une activité baptisée Mardis de la nation, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cette visite du président colombien Gustavo Petro s’inscrit dans le cadre de la coopération entre Haïti et la Colombie, couvrant les domaines de la sécurité, de l’assistance humanitaire, du commerce et de l’éducation.
La visite de Gustavo Petro, le mercredi 22 janvier 2025 en Haïti, devrait marquer un pas important dans la coopération entre Haïti et les pays de l’Amérique latine, estime le Cpt.
A l’occasion de cette visite, le Conseil présidentiel de transition et le président colombien Gustavo Petro organiseront un nouveau Conseil des ministres binational dans la ville de Jacmel.
Auront également lieu d’autres activités, liées aux besoins de la population haïtienne.
Une délégation colombienne sera accueillie à Jacmel pour poursuivre les discussions bilatérales, entamées en décembre 2024.
Un « Conseil des ministres binational Colombie-Haïti » s’est tenu en Colombie, le mercredi 18 décembre 2024, dans le but de renforcer la coopération bilatérale dans des domaines, tels que la paix, la sécurité, la justice, la migration, l’économie, l’éducation et la culture. [emb rc apr 15/01/2025 13:00]
[1] Ne le 19 avril 1960 à Ciénaga de Oro, , près de la côte caribéenne, dans une maison de type bahareque (construction traditionnelle en bois et en terre) au toit de palme. Gustavo Francisco Petro Urrego est président de la république colombienne depuis le 7 août 2022. Sa famille et lui déménagent, lorsque son père obtient un poste d’instituteur à Zipaquirá, une ville ouvrière connue pour ses mines de sel située dans le centre de la Colombie.
Gustavo Petro étudie dans la même école publique - dirigée par des prêtres franquistes - où avait étudié Gabriel García Márquez au début des années 2001, lequel fut à l’époque expulsé en tant que « communiste ».
Petro affirme que son engagement politique est né de deux événements fondamentaux : le coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili contre Salvador Allende et la lecture de García Márquez. À l’adolescence, il crée avec des camarades de classe un journal de dénonciation sociale appelé Carta al pueblo et un centre culturel Gabriel García Márquez. Il y rencontre des ouvriers, des syndicalistes ainsi que des prêtres de gauche sensibles à la théologie de la libération, ce qui contribue à sa formation politique.
Convaincu que la lutte de guérilla peut changer le système politique et économique de la Colombie, il intègre à l’âge de 17 ans le Mouvement du 19 avril (M-19), une guérilla de sensibilité bolivarienne, socialiste et démocratique3. Il emploie pendant sa clandestinité le pseudonyme d’Aureliano, personnage du roman Cent Ans de solitude.
Parallèlement à son engagement clandestin, il suit des études d’économie à Bogotá. Avec le M-19, il mène la saisie d’un terrain pour y loger 400 familles pauvres victimes de déplacement forcé par des groupes paramilitaires, puis contribue à la construction de ce qui deviendra le quartier Bolívar 83. Il entre par la suite entièrement dans la clandestinité et devient un proche de Carlos Pizarro, l’un des principaux commandants du M-19, et insiste avec lui sur la nécessité d’une solution politique négociée au conflit armé colombien et sur la transition vers une Assemblée constituante. Arrêté par l’armée en 1985, il est torturé pendant dix jours dans les écuries de la XIIIe brigade, puis emprisonné.
Économiste de formation, il est membre du parti de gauche Pôle démocratique alternatif de 2005 à 2010, avant de créer le Mouvement progressiste en 2011.
Parlementaire, il dénonce la « parapolitique », les relations entre des élus de la majorité présidentielle et les milices paramilitaires qui les aident à se faire réélire en se débarrassant de leurs adversaires. Il contribue également à faire médiatiser le scandale des faux positifs (exécutions de milliers de civils par l’armée afin de les présenter en guérilleros tués au combat). Enfin, il s’en prend au DAS, les services secrets colombiens, accusé d’être utilisé par le président Álvaro Uribe pour neutraliser ses adversaires politiques.
Le 30 octobre 2011, Gustavo Petro remporte la victoire à l’élection municipale de Bogota avec 32.16 % des suffrages. Il prend ses fonctions le 1er janvier 2012. Il est le premier ex-guérillero à occuper un poste d’une telle importance en Colombie.
Le programme de son mouvement Bogotá Humana consistait à combattre la pauvreté et les inégalités au moyen de politiques publiques pour les plus pauvres, de protéger l’environnement et de lutter contre le changement climatique, renforcer la participation citoyenne aux décisions, et lutter contre la corruption structurelle alors que le maire précédent et son frère sénateur s’étaient enrichis en octroyant des marchés publics à des entreprises en échange de pots-de-vin. Son programme est cependant très mal reçu par les classes dirigeantes traditionnelles ; avant même son investiture, plusieurs médias demandaient sa démission2.
Les politiques sociales mises en œuvre et l’amélioration des services publics accélèrent la diminution de la pauvreté ; pendant son administration, près d’un demi-million de personnes sont sorties de la pauvreté. La mortalité infantile chute et le taux d’homicide atteint un niveau historiquement bas. C’est le résultat d’une combinaison de politiques publiques (approvisionnement minimal en eau potable pour chaque famille, programme de santé préventive dans les quartiers pauvres, jardins d’enfants, renforcement de l’enseignement public, centres de jeunesse pour l’éducation artistique, tarifs de transport préférentiels pour les personnes modestes)2. Il s’engage sur les thèmes de l’égalité des genres et du respect des droits des minorités sexuelles7. Il essaie de mettre fin à la pratique de la corrida mais se heurte à la Cour constitutionnelle