P-au-P., 23 août 05 [AlterPresse] --- La Commission Nationale d’Observation Electorale (CNO) a fait part, le 23 août à l’agence électronique AlterPresse, de ses préoccupations face aux ajournements répétés et aux nombreux retards accumulés par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) dans le processus électoral.
« Une carence de bureaux de vote pourrait hypothéquer les élections de la fin de l’année », a prévenu Ancelot Vénord, directeur exécutif de la CNO au cours d’une interview accordée à AlterPresse.
Ancien député, Vénord a déploré une insuffisance remarquable de bureaux d’inscriptions dans les sections communales du pays, où les paysans éprouvent des difficultés à faire enregistrer leurs empreintes digitales détériorées par la rudesse des travaux manuels effectués sur les exploitations agricoles, et, par conséquent, ne peuvent pas retirer leurs cartes électorales dénommées « cartes d’identification nationale » par le CEP.
Différentes voix paysannes de l’Artibonite ont exprimé, le weekend écoulé à AlterPresse, leur scepticisme quant à la bonne conduite du processus électoral, en se basant sur des irrégularités constatées, comme l’achat de numéros d’inscription de cartes d’identification nationale par certaines formations politiques ou d’éventuels candidats aux prochaines compétitions.
Dénonçant ce qu’elle appelle la légèreté avec laquelle le CEP traite les dossiers des partis politiques, remis lors des inscriptions à l’institution, la CNO préconise la mise en place de mécanismes de vérification permettant de résoudre les problèmes techniques enregistrés à date.
Craignant que les mêmes erreurs ne se répètent lors des séances de votes, la commission nationale d’observation électorale convie le CEP à évaluer la quantité d’urnes qu’il compte installer dans le pays dans la perspective du prochain scrutin local, municipal, législatif et présidentiel.
Le Conseil Electoral Provisoire devrait être en mesure de publier, à la fin de cette semaine, un calendrier actualisé qui tient compte des suggestions et recommandations issues de la rencontre du lundi 22 août 2005 avec une cinquantaine de représentants de partis politiques, suivant les promesses faites à la Presse par son président Max Mathurin.
Plusieurs des partis politiques présents au rendez-vous s’étaient prononcés en faveur de l’organisation d’élections en une seule séquence dans le pays, pour des raisons « financières ».
Peu avant la rencontre du 22 août, le CEP avait soumis un projet de calendrier électoral prévoyant l’organisation en deux temps des élections dans le pays.
La date du 13 novembre de l’année en cours était retenue pour les élections municipales et locales, dont les résultats devraient être annoncés le 15 novembre, et le 27 du même mois, les présidentielles et législatives dont les résultats définitifs pourraient être connus le 11 janvier 2006, suivant le projet de calendrier électoral dans lequel aucune date n’est précisée pour la publication des résultats du premier tour. [lf rc apr 23/08/2005 19:00]