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Haïti-Criminalité : Le Conseil présidentiel de transition dénonce l’alliance « inacceptable » entre des partis politiques et la coalition criminelle Viv Ansanm

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 13 janv. 2025 [AlterPresse] --- Le Conseil présidentiel de transition (Cpt) déclare condamner fermement l’alliance « inacceptable » entre des partis politiques et la coalition criminelle des gangs armés Viv Ansanm, dans une déclaration de son coordonnateur, publiée sur son compte X, à l’occasion du 15e anniversaire du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010, et consultée par l’agence en ligne AlterPresse.

Leslie Voltaire y voit un acte grave, qui menace la république d’Haïti, une décision qui trahit la mémoire des milliers de victimes des actes criminels et porte atteinte à la souveraineté d’Haïti.

« En agissant ainsi, ces partis politiques se sont écartés des principes républicains. Ils devront en répondre devant la justice et nos concitoyennes et concitoyens », affirme-t-il, tout en appelant également les forces vives de la nation à soutenir les efforts du Cpt face à ces dérives.

« La république d’Haïti est mise à l’épreuve, mais elle restera debout. Ensemble, nous défendrons la loi et l’honneur ».

Cette condamnation du Conseil présidentiel de transition fait suite aux assertions du président du Parti haïtien tèt kale (Phtk) Liné Balthazar, rapportant combien la coalition criminelle des gangs Viv Ansanm participerait, comme protagoniste, à une réunion en vue d’une sortie de crise, impliquant la Communauté des Caraïbes (Caricom).

La coalition de gangs Viv ansanm figurerait parmi plusieurs forces politiques et de la société civile, dont Force Louverturienne, qui adhèrent - dans un document qui devrait être envoyé à la Communauté des Caraïbes (Caricom) - à l’option de la Cour de cassation pour remplacer le Cpt, a indiqué Liné Balthazar, lors d’une intervention, le vendredi 10 janvier 2025, sur Radio Magik 9.



Le parti politique Engagés pour le développement (Ede) et l’accord du 21 décembre 2022 seraient parmi les forces politiques, impliquées dans cette démarche.

Sur son compte X, le porte-parole du Secteur démocratique et populaire (Sdp), Michel André, l’un des membres de l’accord du 21 décembre 2022, dit partager la dernière déclaration du président du Cpt, l’architecte Lesly Voltaire, annonçant des actions institutionnelles contre les partis politiques, qui se sont associés à la coalition criminelle Viv Ansanm.

« Pas de négociation avec les gangs ! C’est notre position de principe » !, réaffirme-t-il, déclarant attendre des actes concrets du Cpt.



« Aujourd’hui, un autre tremblement de terre traverse le pays, à savoir le tremblement de terre de l’insécurité » avec l’incendie des maisons, des pharmacies, des bibliothèques, la destruction des hôpitaux et des écoles, a déploré, par ailleurs, Leslie Voltaire, dans une vidéo pré-enregistrée, visionnée par AlterPresse.

« Ce tremblement de terre a fait plus de 10 mille victimes, plus d’un million de personnes traumatisées. L’aéroport de Port-au-Prince est fermé. Le port est également en difficulté. Ce qui fait qu’il existe 6 millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens confrontés à la famine ».

Le président du Cpt promet de pacifier Haïti en cette année 2025, tout en donnant la garantie que les ports, les routes et les aéroports seront rouverts, dans la perspective de l’organisation d’élections pour aboutir à un gouvernement légitime.

Voltaire en a profité pour saluer la graduation, le vendredi 10 janvier 2025, de 213 policières et 526 policiers, pour aider à combattre la criminalité en Haïti.

Voltaire a encouragé les policières et policiers nationaux à faire de la loi, leur unique boussole, dans un discours de circonstance, lors de la cérémonie de graduation de 526 policiers et 213 policières de la 34e promotion de la Pnh->https://www.alterpresse.org/spip.php?article31306, déroulée, le vendredi 10 janvier 2025, à l’École nationale de police (Enp)sur la route de Frères dans la commune de Pétionville (périphérie est de Port-au-Prince).

Il a réitéré l’engagement de l’équipe de transition à rétablir la sécurité et la stabilité en Haïti, pour permettre la libre circulation des personnes et des biens sur le territoire national et la réalisation d’un référendum sur la Constitution ainsi que des élections générales.



Face aux violences des gangs armés, qui ont causé la mort de plus de 5,600 personnes en Haïti, au cours de l’année 2024, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains a appelé à des efforts supplémentaires de la part des autorités étatiques, avec le soutien de la communauté internationale, pour s’attaquer aux causes profondes.

Ce chiffre représente une hausse de plus de 1,000 personnes en 2024 par rapport au nombre total de victimes tuées en 2023, a signalé le Hch.

Plus de 2, 200 personnes blessées ont été recensées en 2024 et environ 1, 500 autres kidnappées par les gangs.



« Les armes (et munitions), qui arrivent en Haïti, finissent souvent entre les mains des gangs criminels, avec des résultats tragiques : des milliers de morts, des centaines de milliers de personnes déplacées, des infrastructures et des services essentiels, tels que les écoles et les hôpitaux, perturbés et détruits », signale le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits humains, l’Autrichien Volker Türk. [emb rc apr 13/01/2025 12:00]