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Criminalité : 75 militaires guatémaltèques et 8 salvadoriens en Haïti pour renforcer la Mmas

P-au-P, 03 janv. 2025 [AlterPresse] --- Dans un avion des Forces armées des États-Unis d’Amérique, sont arrivés, ce vendredi 3 janvier 2025, 75 militaires guatémaltèques et 8 autres salvadoriens

en vue de renforcer la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, dont le premier contingent a été déployé le mardi 25 juin 2024 sur le terrain pour aider la Police nationale d’Haïti (Pnh) à combattre les violences des gangs armés, observe l’agence en ligne AlterPresse..

Ils ont été accueillis, sur le tarmac de l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, par le président du Conseil présidentiel de transition (Cpt), Leslie Voltaire, le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le directeur général ad intérim de la Pnh, Rameau Normil, le commandant de la Mmas, l’Inspecteur général Godfrey Otunge de la police lenyane ainsi que par l’ambassadeur étasunien en Haïti, Dennis Bruce Hankins.

Un deuxième contingent de 75 militaires guatémaltèques devrait bientôt rejoindre les nouveaux militaires guatémaltèques, venus en soutien à la Pnh pour lutter et rétablir l’ordre public.

A l’occasion de l’arrivée, ce vendredi 3 janvier 2025, de ce nouveau groupe de militaires étrangers, le coordonnateur des actions du Cpt, Leslie Voltaire, a déclaré compter sur le support aux forces de l’ordre pour rétablir la paix sur le territoire national.

Le mariage entre la police et la population constitue le moyen le plus efficace pour faciliter la restauration totale de la sécurité et l’instauration d’une paix durable sur toute l’étendue du territoire national, reste convaincu, pour sa part, le chef de la police haïtienne, souligne l’institution policière dans une note.

Scepticisme sur les capacités et la volonté de contrecarrer les gangs armés

Des doutes sont exprimés quant aux capacités matérielles actuelles de la Mmas à soutenir la Police nationale d’Haïti dans la lute contre les gangs terroristes armés en Haïti.

« Sont-ils accompagnés d’hélicoptère de combat, de drones ? Espérons-le ! Sinon, ils risquent d’échouer », prévient l’économiste Eddy Labossière, sur son compte X, après le débarquement de ces nouveaux militaires guatémaltèques et salvadoriens.

De plus en plus de territoires, notamment dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, sont perdus et conquis par les gangs criminels, qui y ont installé, en toute impunité, beaucoup de postes de paiement de droits de passage aux véhicules de transports publics.

Ces actes de terreur et de violences ont poussé plus de 750 mille personnes à se déplacer de leurs domiciles, de janvier 2023 à décembre 2024, pour aller se réfugier ailleurs.

Compromise, la circulation des personnes et des biens à travers le territoire d’Haïti est fonction des exactions imposées par les gangs terroristes criminels. Ce qui fait augmenter considérablement les prix de tous les biens essentiels à la consommation.

Les alternatives, recherchées par voie maritime, ont lieu à des coûts prohibitifs. Il en est de même pour les transports par voie aérienne, qui deviennent de plus en plus coûteux.

Depuis avril 2024, les dirigeants (déjà 2 gouvernements se sont succédé en 8 mois) réitèrent des promesses, non suivies de résultats concrets, de rétablir la sécurité et de mettre fin à la criminalité sur le territoire national.

« La nation est en guerre contre les gangs armés ».

L’année 2025 sera notamment consacrée à la lutte ultime, en vue de la création d’un climat propice à la récupération des territoires sous contrôle ou menaces des gangs armés, s’est engagé le Cpt.

« La nation haïtienne, dans son écrasante majorité, attend impatiemment la reconquête des quartiers et zones que des centaines de milliers de nos concitoyennes et concitoyens ont dû fuir », a reconnu Leslie Voltaire, dans un discours de circonstance, à l’occasion du 221e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le mercredi 1er janvier 2024.

Le jeudi 12 septembre 2024, 24 soldats et policiers jamaïcains ainsi que 2 soldats béliziens ont rejoint les troupes kényanes en Haïti, à travers la Mmas.

Le mardi 16 juillet 2024, 200 autres policiers Kenyans étaient venus renforcer un premier contingent de 200 policiers kényans, ayant débarqué le mardi 25 juin 2024 en Haïti.

Autorisée par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le lundi 2 octobre 2023, la Mmas, dirigée par le Kenya, a pour mission d’appuyer la Pnh dans la lutte contre les gangs criminels, qui terrorisent la population en Haïti. [emb rc apr 03/01/2025 21:45]