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Criminalité : L’attaque contre l’Hôpital général de P-au-P, une atteinte à l’accès aux soins et à la liberté de la presse en Haïti, selon plusieurs organisations et institutions

P-au-P, 26 déc. 2024 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations et institutions s’élèvent contre l’attaque, perpétrée par les gangs armés le mardi 24 décembre 2024 contre l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), plus grand centre hospitalier public dans la capitale, Port-au-Prince, plus connu sous le nom d’hôpital général, lors d’une tentative de réouverture de ladite institution, dans des déclarations dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

L’attaque des gangs armés a causé la mort par balles des journalistes Mackendy Natou et Jimmy Jean, ainsi que d’un policier national Daniel Renaud.

Parallèlement, 7 autres journalistes ont été blessés par balles par les gangs armés.

« Cet acte constitue une atteinte à la liberté de la presse, l’un des piliers de la démocratie. Nous ne pouvons pas accepter que des bandits tuent des journalistes, qui font leur travail », condamne, pour sa part, le Collectif des médias en ligne (Cmel), profondément indigné par cette attaque des gangs armés ayant tué 2 journalistes et un policier national, et blessé 7 autres journalistes.

Le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) est responsable de cette négligence, qui a coûté la vie à des journalistes, reproche le Collectif des médias en ligne, déplorant le fait qu’aucune mesure n’a été prise pour assurer la sécurité des journalistes, invités à couvrir une cérémonie officielle de réouverture de l’hôpital général à Port-au-Prince, dans une zone sous contrôle de gangs armés.

Le Mspp a exprimé sa profonde tristesse et son indignation face à ces événements tragiques, dans une note.

Tout en condamnant avec la plus grande fermeté l’attaque meurtrière du 24 décembre 2024 contre des journalistes et des membres des forces de l’ordre, le Mspp appelle les autorités judiciaires à agir rapidement, pour que justice soit rendue aux victimes et que de tels actes ne restent pas impunis.

Le Ministère de la santé publique dit s’engager également à collaborer étroitement avec les autorités compétentes, pour renforcer les mesures de sécurité lors de toutes les activités, afin de garantir la protection de chaque citoyenne et citoyen impliqués.

Le chef du gouvernement Alix Didier Fils-Aimé s’est engagé à assumer les frais des funérailles du policier national et des deux journalistes tombés dans l’exercice de leurs fonctions, et d’apporter un soutien matériel et psychologique aux familles des victimes, dans le respect de leur douleur et de leur dignité.

Il a aussi promis de prendre en charge les frais médicaux des personnes, blessées dans l’attaque perpétrée le mardi 24 décembre 2024 contre l’Hueh, afin de leur garantir une prise en charge digne et rapide.

Une délégation, conduite par le directeur de cabinet du premier ministre, Me Axène Joseph, a rendu visite, le jeudi 26 décembre 2024, aux journalistes blessés dans l’attaque, perpétrée le mardi 24 décembre 2024 contre l’hôpital général de Port-au-Prince.

Cette visite a été l’occasion pour la délégation de témoigner du soutien du gouvernement envers les victimes et d’évaluer leurs besoins, indique une note du bureau du premier ministre.

Protestations au niveau international

« Ce drame constitue une atteinte à l’accès aux soins et à la liberté de la presse », estime l’Organisation panaméricaine de la santé (Ops), qui condamne l’attaque contre les journalistes, venus couvrir une cérémonie officielle de réouverture de l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti.

« Les attaques contre des installations de santé publique et des journalistes sont particulièrement répréhensibles et constituent des tentatives inacceptables de déstabiliser Haïti », fustige l’Union Européenne (Ue), exprimant ses sympathies aux victimes et à leurs familles. [emb rc apr 26/12/2024 15:15]