P-au-P, 28 nov. 2024 [AlterPresse] --- Environ 21 mille enfants de Port-au-Prince ont été contraints d’abandonner leurs foyers au cours des deux dernières semaines, en raison de l’escalade des violences des gangs armés, indique l’organisation internationale Save the Children, dans une note en date du 27 novembre 2024, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Au cours des deux dernières années, beaucoup de ces enfants avaient été forcés de se déplacer à plusieurs reprises, ajoute-t-elle.
Près d’un (1) enfant sur dix (10) en Haïti a été forcé de quitter son foyer, dans un contexte marqué par davantage de recrutements d’enfants par les gangs, poursuit Save the Children.
Le nombre d’enfants haïtiens, recrutés par les gangs, a augmenté de 70 % au cours de l’année 2023, selon les Nations unies.
En raison de l’intensification des violences, 41 mille personnes ont été contraintes de fuir leurs domiciles depuis le lundi 11 novembre 2024, la vague de déplacement la plus importante de personnes depuis janvier 2023, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).
De janvier 2023 à novembre 2024, il y a plus de 700 mille personnes déplacées, dont environ 365 mille enfants, à cause des violences des gangs en Haïti.
Beaucoup de ces personnes se sont réfugiées « dans des écoles surpeuplées, transformées en abris, ou dans des familles d’accueil, souvent avec peu ou pas d’accès à l’eau potable, à la nourriture ou aux soins de santé ».
Hausse de la faim touchant les enfants en Haïti
Un (1) enfant sur six (6) est maintenant au bord de conditions similaires à celles de la famine, en raison d’une augmentation des niveaux de faim à travers Haïti, en particulier dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Face à la montée de la faim et des actes de violences, des enfants ont rejoint des gangs violents par désespoir de la nourriture et d’un sentiment de protection, rapporte Save the Children.
Les gangs ont forcé certains enfants à tuer, kidnapper et piller, simplement pour survivre.
Il n’existe pas d’endroits sûrs à Port-au-Prince pour les enfants, surtout celles et ceux de la capitale, Port-au-Prince, qui « courent le risque d’être blessé-e-s physiquement, de souffrir de troubles émotionnels graves et d’être déplacé-e-s », regrette la directrice nationale de Save the Children en Haïti, Chantal Sylvie Imbeault.
Plus de 4,500 morts et plus de 2 mille blessés sont enregistrés depuis le début de l’année 2024, suite aux dernières violences, qui ont débuté le 11 novembre 2024, selon l’organisation de défense des droits de l’enfant, soulignant combien le bilan réel serait probablement beaucoup plus élevé.
Save the Children appelle à mettre fin à ces violences, pour protéger véritablement la vie des enfants, tout en invitant toutes les parties à faire « tout ce qui est en leur pouvoir pour désamorcer immédiatement la situation et faire en sorte que l’aide humanitaire indispensable parvienne sans délai à celles et ceux, qui en ont besoin. »
Save the Children demande également à la communauté internationale d’augmenter, de toute urgence, le financement de l’aide humanitaire à Haïti. [emb rc apr 28/11/2024 11 :50]