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Haïti-France : Edgard Leblanc Fils juge « insultants » les propos d’Emmanuel Macron à l’encontre des dirigeants haïtiens

P-au-P, 25 nov. 2024 [AlterPresse] --- Le conseiller-président Edgard Leblanc Fils déclare s’insurger contre les propos « désobligeants, indignes et insultants », proférés par le président français Emmanuel Macron à l’encontre des dirigeants haïtiens, dans une prise de position dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Leblanc salue la convocation le jeudi 21 novembre 2024, de l’ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, pour que ce dernier puisse s’expliquer sur les déclarations de son président.

Il applaudit la remise, par le Ministère haïtien des affaires étrangères et des cultes (Maec), d’une lettre de protestation adressée au Ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

En marge du sommet du G-20 à Rio de Janeiro, le mercredi 20 novembre 2024, Macron a traité de « cons » les membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt) pour avoir éjecté le premier ministre Garry Conille.

Le président français répondait à un compatriote haïtien, qui l’interrogeait sur la responsabilité de la France dans la crise multidimensionnelle, qui secoue Haïti.

« Traiter de cons les membres du Cpt revient à insulter le peuple haïtien, qui vit des heures sombres de son histoire », fustige Edgard Leblanc Fils, appelant Emmanuel Macron à assumer le passé colonial et esclavagiste de la France, au lieu d’invectiver les dirigeants haïtiens.

« La rançon de l’indépendance, qui a hypothéqué l’avenir d’Haïti, imposée par la France, devrait porter les dirigeants français à inscrire Haïti dans un champ de coopération prioritaire, comme les Allemands l’ont compris à l’égard des Juifs après la seconde guerre mondiale », affirme Leblanc.

En plus de déclarer appuyer le premier ministre d’alors, Garry Conille, qu’il considère comme « formidable », Macron ne s’est pas gêné pour s’immiscer avec arrogance dans une affaire relevant essentiellement des autorités haïtiennes, critique-t-il.

Le titulaire du Maec, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a informé avoir fait part à l’ambassadeur de la République française en Haïti, Antoine Michon, de l’indignation du pouvoir de transition « face à ce qu’il considère comme un geste inamical et inapproprié qui mérite d’être rectifié ».

L’ambassadeur français a été convoqué, le 21 novembre 2024, par le Maec, suite aux propos jugés inacceptables par le gouvernement haïtien, tenus par Emmanuel Macron à sa sortie du sommet du G20 au Brésil.

Il s’agissait de propos malheureux, qui ont été prononcés dans un contexte bien spécial, aurait reconnu le premier représentant de la France en Haïti, rapporte le Maec.

Leblanc assimile la déclaration de Macron à un prétexte, utilisé pour ternir l’image d’Haïti et de ses dirigeants, après que la double dette de l’Indépendance a été portée à la tribune des Nations unies en septembre 2024.

Devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu), ;e jeudi 26 septembre 2024, le président d’alors du Conseil présidentiel de transition (Cpt), Edgard Leblanc Fils, a exigé la mise en œuvre de « réparations justes et appropriées » pour (les séquelles du passé colonial à) Haïti, en rapport à la dette de l’indépendance imposée à Haïti, par la France, un pays colonisateur.

« L’indépendance d’Haïti, acquise au prix du sang, ne devrait être l’objet d’aucune indemnisation. Cette rançon devra être restituée. Elle le sera tôt ou tard. Les souffrances du moment seront surmontées en raison de la résilience, de la détermination et de la dignité du peuple haïtien qui comme un roseau plie mais ne rompt pas », estime Edgard Leblanc Fils.

Ces réparations permettront au peuple haïtien « de se libérer des chaînes invisibles de ce passé injuste », a insisté Leblanc, qui avait aussi appelé à la reconnaissance d’une dette morale et historique. [emb rc apr 25/11/2024 12:25]