P-au-P., 20 nov. 2024 [AlterPresse] --- La Police nationale d’Haïti (Pnh) a totalement abandonné aux bandits les quartiers de Pernier (périphérie de Pétionville, est) situés à proximité de l’Académie de police, principale base de l’institution sur tout le territoire, apprend AlterPresse.
Ces dernières heures ont été terribles, témoignent dans la matinée de ce 20 novembre plusieurs riverains obligés de se déplacer sans destination précise.
Ils indiquent que les communautés de Pernier 12 A, Pernier 12, 10, Dèyè Lise, Do Rigòl, celles des impasses Laurette, Hauteur et Gracien, entre autres, sont durement éprouvées.
Les riverains reprochent à la police d’avoir tout simplement abandonné ces espaces, sous l’emprise ouverte des bandits qui y multiplient ouvertement toutes sortes d’exactions.
« Nous ne pouvons pas comprendre l’impuissance de la police à intervenir et chasser ces bandits qui terrorisent la population jusqu’aux portes de l’Académie », s’indigne un jeune homme.
L’impasse Gracien, située à quelques mètres de l’entrée principale de l’Académie de police a été la cible, ces derniers jours, de plusieurs attaques de bandits, qui ont tué, blessé des personnes et incendié des maisons.
Les mêmes exactions ont été commises à Pernier 12 A, Pernier 12, 10, Dèyè Lise, Do Rigòl, impasses Laurette, Hauteur, etc. Les gangs se sont emparés pratiquement de toute la zone, sans que la police n’ait tenté une seule véritable opération, rapporte-t-on.
Des riverains racontent que les clôtures de nombreuses maisons ont été partiellement détruites pour que les bandits puissent les occuper, les piller et les incendier.
Les zones concernées ont finalement été pratiquement désertées au cours de ces derniers jours, les bandits multipliant les attaques contre les dernières familles qui continuaient malgré tout à rester sur place.
« Tout cela s’est passé durant plus de 18 mois et particulièrement ces dernières semaines à la barbe de la police », critique une femme d’âge mûr.
« A présent, les gangs sont pleinement en possession de bas et haut Pernier », ajoute-t-elle.
« Nous sommes partis la mort dans l’âme, après avoir tenu tout ce temps, sans aucun soutien de la police ».
« Il y a 6 ou 7 mois, avec la mise en place de la transition, nous avions un peu d’espoir de pouvoir demeurer dans nos paisibles communautés. Mais, aujourd’hui, face au mépris des autorités et de la police, notre indignation est à son comble ».
La poussée des exactions des bandits à Pernier se situe dans le cadre de l’offensive en cours des gangs de la coalition Viv Ansanm.
Pernier fait partie des localités, touchées directement par la vague d’actes de criminalité, qui affecte la zone métropolitaine de la capitale depuis plusieurs années.
Dans l’après-midi du vendredi 25 novembre 2022, le directeur de l’Académie nationale de police, le commissaire divisionnaire Harington Rigaud, a été assassiné sur la route de Frères, à quelques mètres du centre de formation.
Le sous-commissariat de police de Pernier a été détruit, le samedi 28 janvier 2023, par des bandits armés. Par la suite, ceux-ci ont peu à peu investi des zones, qui restaient encore en dehors de leur fief.
Aujourd’hui, dans ces zones, la terreur est quotidienne et la population attend que l’État et les forces de l’ordre volent à son secours. [apr 20/11/2024 11 :00]
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