Par Gotson Pierre
Actualisation le 10 novembre 2024 à 19:00
P-au-P., 10 nov. 2024 [AlterPresse] --- Le Conseil présidentiel de transition (Cpt) et le premier ministre Garry Conille ne se sont pas entendus pour un remaniement ministériel et le remplacement de l’actuel chef de gouvernement serait imminent, apprend AlterPresse.
Des préparatifs seraient en cours dimanche 10 novembre pour la tenue d’une cérémonie d’investiture d’un nouveau premier ministre lundi 11 novembre, selon des informations obtenues par AlterPresse de diverses sources liées à la présidence.
Au même moment, une résolution en date du 8 novembre du Cpt « faisant choix, par consensus, du citoyen Alix Didier Fils-Aimé comme premier ministre » a été rendue publique.
La résolution, signée de 8 conseillers-présidents sur 9 (sauf Edgar Leblanc Fils) et accompagnée d’un arrêté de nomination du nouveau premier ministre, est publiée dans le journal officiel Le Moniteur daté du lundi 11 novembre 2024, qui a circulé sur les réseaux sociaux dès l’après-midi du 10 nombre.
Une lettre de Garry Conille, diffusée sur les réseaux sociaux également, conteste la décision du Cpt, la considérant « manifestement entachée d’illégalité ». Conille a enjoint, en vain, la direction du Moniteur de ne pas publier la résolution du Cpt.
On ne sait pas quelle situation règne dans la soirée du 10 novembre au bureau du chef du gouvernement.
Le secrétariat général de la présidence a effectué plusieurs démarches en rapport avec l’organisation de l’investiture d’un nouveau premier ministre, qui devrait avoir lieu dans l’après-midi de lundi, a indiqué à AlterPresse une personnalité en connaissance des tractations.
Des luttes intestines au niveau de l’exécutif haïtien se sont intensifiées ces derniers jours alors que la confusion a régné à propos de l’avenir immédiat de la transition, initiée depuis avril dernier.
Des réunions se sont multipliées au cours de la semaine entre le Conseil présidentiel de transition (Cpt) et le premier ministre Garry Conille autour de l’éventualité d’un remaniement ministériel.
Des changements sont exigés depuis quelque temps par la plus haute instance du pouvoir en place, qui met en avant une contre-performance de l’équipe n place.
Mais le premier ministre s’y est opposé. Et récemment, il a officiellement demandé au Cpt de faire le ménage en son sein en écartant trois conseillers-présidents éclaboussés dans une affaire de pot-de-vin. Le corps, qui compte neuf membres, dont sept votants, serait ainsi ramené provisoirement à quatre membres votants et deux non-votants.
Une source de la présidence avait confié à AlterPresse que les deux options, remaniement ministériel ou renvoi du premier ministre, auraient été envisagées. Mais, jusqu’au samedi 9 novembre 2024, c’est le remaniement ministériel qui aurait été sur la table.
Entre-temps, la crise multidimensionnelle ne fait que s’aggraver, notamment au niveau de la sécurité. Les bandits ont multiplié des menaces ces derniers jours, alors que, selon divers témoignages, une vague de kidnappings serait en train de déferler sur la capitale. Les gangs ont étendu leur mainmise sur la zone métropolitaine, occupée à 85% au lieu de 80%, comme c’était le cas à l’initiation de la transition.
De juillet à septembre 2024, plus de 1,200 personnes ont été tuées et 522 autres blessées dans les violences des gangs armés, portant à 4,900 le nombre de morts enregistrés depuis le début de l’année, selon un bilan dressé par les Nations unies. [gp apr 10/11/2024 14:00]
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