Actualisation, 3 nov. 2024 à 12:30
P-au-P, 02 nov. 2024 [AlterPresse] --- Le Parlement du Salvador a ratifié, le mercredi 30 octobre 2024, un accord pour l’envoi d’un contingent militaire, en renfort à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), en Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Les troupes salvadoriennes, qui seront déployées en Haïti, s’occuperont d’évacuations médicales et faciliteront les actions du gouvernement et de la Police nationale d’Haïti (Pnh), selon cet accord ratifié par une large majorité (57 voix pour, sur 60 votants).
« La mission fonctionnera conformément au droit international, aux lois locales et aux droits humains, en s’engageant à respecter et observer ces normes dans ses opérations ».
Le contingent salvadorien, dont la taille est inconnue pour le moment, restera dans le pays aussi longtemps que « la mission multinationale restera en Haïti », stipule l’accord.
Le Salvador est réputé pour avoir mené une « guerre contre les gangs » et a emprisonné 75.000 personnes dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur depuis mars 2022. Le président Nayib Bukele a ignoré les critiques d’organismes de droits humains contre ses méthodes jugées arbitraires, mettant en avant l’effondrement de la criminalité dans son pays, devenu en deux ans « le pays le plus sûr d’Amérique latine ».
Pays de 6.8 millions d’habitants, le Salvador affichait en 2022 le taux d’homicide le plus élevé de la planète, soit 106 pour 100.000 habitants. Deux ans plus tard, il est tombé à 2,4 pour 100.000.
En Haïti, les gangs lourdement armés continuent de terroriser la population haïtienne, malgré la présence sur le sol haïtien de 426 policiers et militaires étrangers au sein de la Mmas, dirigée par le Kenya.
De juillet à septembre 2024, plus de 1, 200 personnes ont été tuées et 522 autres blessées dans les violences des gangs armés, indique le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), dans un rapport fin octobre 2024.
Durant la même période, au moins 170 personnes ont été enlevées contre paiement de rançons dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, où se trouve la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, ajoute le Binuh.
Après les avoir violées, les gangs armés ont aussi assassiné un nombre important de filles et de femmes, dans leurs attaques contre différentes communautés, se préoccupe le Binuh.
Face à cette situation de criminalité et de violences, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti recommande à la communauté internationale de maintenir Haïti sur son agenda et d’accélérer le déploiement complet de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti, conformément aux normes et standards en matière des droits de la personne. [cj emb rc apr 02/11/2024 12:55]