P-au-P, 29 oct. 2024 [AlterPresse] --- L’Akademi kreyòl ayisien (Aka) a célébré, le jeudi 28 octobre 2024, à Port-au-Prince, la journée internationale de la langue et de la culture créoles à Port-au-Prince, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Déroulée autour du thème Lang kreyòl, zouti rezistans pèp ayisyen, la célébration comprenait conférence-débats, expositions et spectacles culturels.
Les activités s’étendront jusqu’en janvier 2025.
Les académiciennes et académiciens membres de l’Aka et de hauts fonctionnaires de l’État en ont profité pour mettre en valeur les richesses de la langue et de la culture créoles.
Le secrétaire exécutif de l’Aka, Samuel Jean-Baptiste, a plaidé pour la défense de la langue créole, qu’il assimile à « une cause noble ».
« La langue créole a été un catalyseur pour nos ancêtres dans leur bataille contre les forces esclavagistes », rappelle-t-il, invitant le peuple haïtien et la jeunesse à assumer leurs responsabilités pour sauvegarder Haïti.
Il a vanté les mérites de la « langue créole, qui s’est révélée un outil décisif dans la stratégie de la révolution haïtienne ».
« C’est la voie vers la libération de la colonisation mentale et le chemin du développement », considère Samuel Jean-Baptiste.
L’académicien Gesner Jean-Paul a, quant à lui, mis l’accent sur la dimension équitable de la langue créole, qui place tout le monde au même niveau.
Jean-Paul a souligné la nécessité que l’apprentissage s’exerce en Créole, « notre langue maternelle ».
Désormais, « l’on peut affirmer haut et fort que le Créole est une langue », a fait ressortir l’académicien Jean-Paul, insistant sur les avancées de l’Aka depuis sa mise en œuvre à partir de l’année 2013.
Cependant, l’Aka a encore du chemin à parcourir pour élever le niveau de la langue créole, a-t-il reconnu.
« C’est un combat permanent face aux groupes récalcitrants, aux actrices et acteurs locaux, qui sont dans le déni de leur nature haïtienne ».
La langue Créole demeure un outil efficace, permettant une communication sincère, pouvant aider la population haïtienne à sortir de la crise, a relevé, pour sa part, la vice-présidente de l’Akademi kreyòl ayisien, Rosilia Corneille François.
L’académicienne Corneille François a dénoncé « la politique des impérialismes, qui imposent des principes non-conformes à notre identité, au nationalisme, et contre la diversité linguistique et culturelle ».
La journée internationale de la langue et de la culture créoles, célébrée chaque 28 octobre, constitue le fruit de la volonté et de la solidarité historique d’Haïti, de la communauté créolophone des Caraïbes et de l’Océan indien, affirme-t-elle.
« La langue Créole nous rappelle notre culture, notre identité. Elle fait partie de notre fondation comme peuple ».
Rosilia Corneille François salue les initiatives de diverses organisations dans la diaspora haïtienne, notamment au Canada et aux États-Unis d’Amérique, pour marquer cette journée symbolique.
Rosilia Corneille François encourage la production de diverses variétés de textes en Créole.
La journée internationale de la langue et de la culture créoles a été également l’occasion pour le recteur de l’université d’État d ’Haiti, Fritz Deshommes, de saluer le travail, dans un contexte fragile, de l’Akademi kreyòl ayisien (Aka), créée en 2013. .
Fritz Deshommes en a profité pour rendre hommage au père (catholique romain) Michel Frantz Grandoit, membre de l’Aka, décédé à l’âge de 79 ans, le vendredi 18 octobre 2024, à Port-au-Prince.
Plusieurs représentants des institutions étatiques ont pris part à la célébration de la Journée internationale de la langue et de la culture créoles, dont Daniel Nicolas, directeur de formation à la secrétairerie d’état et alphabétisation, Miguel Fleurijean, directeur de l’enseignement du secondaire au Ministère de l’éducation et de la formation professionnelle (Menfp) et Jean Eliaquim Cangé, représentant de l’Office de la protection du citoyen (Opc). [cj emb rc apr 29/10/2024 09:45]
Photo : Capture d’écran
