P-au-P, 23 oct. 2024 [AlterPresse] --- Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (Oea), l’Uruguayen Luis Almagro, demande à la communauté internationale de « se montrer ferme et unanime pour condamner sans ambiguïté la violence » particulièrement celle visant à déstabiliser politiquement le gouvernement haïtien, dans une note publiée ce mercredi 23 octobre sur son compte X, consulté par AlterPresse.
« Les actions violentes visant à déstabiliser politiquement le gouvernement sont inadmissibles », condamne l’Oea qui encourage les acteurs haïtiens à œuvrer dans l’intérêt supérieur d’Haïti.
L’organisation hémisphérique dit souhaiter le support de la communauté internationale au gouvernement de transition afin d’assurer la gouvernance et les conditions de sécurité nécessaires à la tenue « d’un processus électoral intègre, juste et transparent ».
7 des 9 membres du nouveau Conseil électoral provisoire (Cep) ont prêté serment, le vendredi 18 octobre 2024, à l’école de la magistrature, en présence du président du Conseil présidentiel de transition (Cpt), Leslie Voltaire, des conseillers-présidents et du premier ministre, Garry Conille, dans un contexte délétère non propice à l’organisation d’élections dans le pays.
Le Cpt a annoncé que l’institution électorale sera incessamment complétée par les représentants désignés des associations de défense des droits des femmes et des organismes de défense des droits humains.
Luis Almagro indique avoir renouvelé le soutien de l’Oea au processus de transition mené par le gouvernement intérimaire, lors d’une conversation téléphonique avec la ministre des affaires étrangères d’Haïti, Dominique Dupuy.
L’Oea rappelle au Conseil présidentiel de transition (Cpt) son engagement en faveur de la transparence et du respect de l’accord du 3 avril, ainsi que de la Constitution haïtienne.
L’Organisation des États américains estime également nécessaire de renforcer l’appel à la communauté internationale pour que celle-ci respecte ses engagements d’apporter les fonds nécessaires à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti.
« La situation est urgente : le niveau actuel du soutien international, conjugué à la montée de la violence à caractère politique, menacent gravement le processus de transition en Haïti », conclut-elle.
Autorisée pour la première fois par une résolution de l’Onu, le lundi 2 octobre 2023, la Mmas dirigée par le Kenya devrait aider à la Pnh à combattre les gangs armés en Haïti, qui occupent plus de 80 % des territoires dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Jusqu’à présent, les bandes criminelles continuent leurs assauts contre d’autres zones dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) avait adopté, le lundi 30 septembre 2024, à l’unanimité, la résolution 2751 (2024) renouvelant pour un an, soit jusqu’en octobre 2025, l’autorisation donnée aux États membres de déployer la Mmas dans le pays.
Lors d’une conférence de presse donnée le jeudi 5 septembre 2024, à l’occasion de sa visite à Port-au-Prince, le secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique, Antony Blinken, a évoqué les défis liés au financement et au manque de personnel, auxquels fait face la Mmas en Haïti, pour mener à bien son travail. [emb apr 23/10/2024 13 :00]