Saint-Marc (Haïti), 11 oct. 2024 [AlterPresse] --- L’organisme de défense des droits humains Fondasyon je klere (Fjkl) critique l’absence de « réponses satisfaisantes », au niveau de l’appareil de l’État en Haïti, pour éviter le massacre perpétré, le jeudi 3 octobre 2024, à Pont Sondé (département de l’Artibonite), par le gang Gran grif de Savien dans un rapport dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Plus de 115 personnes, femmes et hommes, ont été assassinées par le gang arme Gran Grif de Savien à Pont Sondé, selon les données disponibles le vendredi 11 octobre 2024.
Le massacre du jeudi 3 octobre 2024 à Pont Sondé traduit une banalisation du droit à la vie en Haïti, dénonce la Fjkl, faisant remarquer combien cette tragédie aurait pu être évitée si un seul char blindé était posté à Pont Sondé.
« Pour un tel massacre, qui a couté la vie à plus d’une centaine de personnes, aucun responsable de l’État n’a assumé la faute. Ni le ministre de l’intérieur, ni le ministre de la justice, ni le directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ne se sont sentis coupables. Aucun n’a offert leur démission à la nation », déplore l’organisme de droits humains Fjkl.
La Fjkl souligne une urgente nécessité de former des soldats en grande quantité, pour les Forces armées d’Haïti (Fad’h) qui pourraient, alors, être en mesure de quadriller le pays avec des agents responsables de l’application de la loi.
« Le désarmement des gangs et des bandes armées passe par une force armée robuste, bien équipée, présente sur l’ensemble du territoire national, avec une capacité de réactions rapides dans les quartiers, les corridors, les villes, les routes, les ports et les sections communales », estime la Fjkl.
La Fondasyon je klere recommande d’identifier, de rechercher et de procéder à l’arrestation de tous les massacreurs et de les traduire par devant la justice, pour qu’ils soient sanctionnés conformément à la loi.
Elle demande de renforcer les Fad’h par le recrutement massif et la formation intensive de milliers de jeunes soldats, de mettre fin à la corruption dans la gestion des fonds destinés au service d’intelligence, d’organiser et de renforcer le service d’intelligence nationale.
Il convient aussi de renforcer la capacité sanitaire du département de l’Artibonite, à travers le personnel soignant, les hôpitaux et les centres de santé, de désarmer les gangs et toutes les bandes armées, d’apporter le support nécessaire aux victimes, aux personnes déplacées internes pour la reprise de leurs activités dans des conditions sécurisées.
Le massacre du jeudi 3 octobre 2024 à Pont Sondé a soulevé l’indignation et la colère au sein de la société en Haïti.
Dans une note, le gouvernement de transition de Garry Conille a promis de traquer et de traduire en justice les criminels, responsables des actes abominables commis à Pont Sondé.
L’archevêque de Port-au-Prince, Max Leroy Mésidor, président de la Conférence des évêques (catholique romains) d’Haïti (Ceh) a appelé les autorités de la transition à prendre toutes les dispositions, pour fermer le robinet de sang, qui coule en Haïti. [emb rc apr 11/10/2024 10:35]
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