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Nations unies : Une pleine mise en œuvre de l’embargo sur les armes pour résoudre les crises en Haïti, préconise Volker Türk

P-au-P, 10 oct. 2024 [AlterPresse] --- L’embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) doit être pleinement mis en œuvre pour résoudre les crises qui traversent Haïti.

C’est ce qu’a déclaré le haut-commissaire des Nations unies aux droits humains (Hcdh), l’Autrichien Volker Turk, lors d’un dialogue interactif sur Haïti au Conseil des droits humains des Nations unies à Genève (Suisse), le mardi 8 octobre 2024, rapporte le site Onu Info, consulté par AlterPresse.

La mise en œuvre de l’embargo sur les armes permettrait d’empêcher la fourniture d’armes à feu et de munitions à des acteurs non étatiques en Haïti, estime Volker Turk.

Le gel ciblé des avoirs et l’interdiction de voyager (des personnes qui se livrent ou soutiennent des activités criminelles), doivent également être appliqués.

Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté, le 19 octobre 2023, la résolution 2700, qui reconduit l’embargo sur les armes en Haïti pour empêcher la fourniture d’armes à des acteurs non étatiques, ainsi qu’un gel ciblé des avoirs et des mesures d’interdiction de déplacement.

Il a aussi adopté le vendredi 21 octobre 2022, à l’unanimité, une résolution établissant un régime de sanctions pour Haïti, qui cible les chefs de gangs et ceux qui les financent, dans la perspective d’atténuer les violences dans le pays.

Au cours du mois de septembre 2024, les Nations unies ainsi que le gouvernement des États-Unis d’Amérique ont sanctionné l’ancien député Prophane Victor (2016 à 2020) de Petite-Rivière de l’Artibonite et le chef du gang Gran Grif de Savien (Petite Rivière de l’Artibonite), Luckson Elan, pour activités criminelles et graves violations des droits humains en Haïti.

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, les membres du gang Gran Grif ont massacré 109 personnes et blessé une quarantaine d’autres, lors d’une attaque à Pont Sondé, indiquent des autorités locales. Un chiffre revu à la hausse après un premier bilan de 70 morts.

Le Hcdh exhorte tous les États – y compris tous les États membres du Conseil de sécurité de l’Onu– à en appliquer pleinement tous les aspects de ces mesures, déclarant que les armes et les munitions ne sont pas fabriquées en Haïti et qu’elles proviennent d’entreprises situées ailleurs.

Il encourage les États à faire davantage pour appliquer pleinement l’embargo du Conseil de sécurité sur les exportateurs d’armes opérant sur leur territoire ou à partir de celui-ci.

La Russie et la Chine avaient dénoncé à nouveau l’absence de dispositions des États-Unis d’Amérique pour empêcher le flux d’armes illicites vers Haïti, dans des interventions à une réunion, le mercredi 3 juillet 2024, du Conseil de sécurité de l’Onu, sur la crise en Haïti.

L’embargo actuel sur les armes, imposé par le Conseil de sécurité de l’Onu à Haïti, n’empêche pas le flux d’armes vers le pays, en provenance des États-Unis, avait déploré le représentant de la fédération de Russie, Vassily Nebenzia, lors de cette réunion, suivie par AlterPresse.

La principale voie de contrebande d’armes va de la Floride à Haïti, avait-il noté.

Le chef des droits humains de l’Onu, Volker Turk signale combien le trafic d’armes « conduit à des milliers de meurtres, à des déplacements massifs, à la destruction complète de l’économie et à d’horribles souffrances ».

Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays a augmenté de 95 % depuis mars 2024, pour atteindre à présent (octobre 2024) 703,000 personnes, soit près de 6 % de la population, selon les Nations unies.

L’Onu a aussi enregistré, au cours du premier semestre de l’année 2024 (janvier à juin), 3,638 homicides, soit une augmentation de près de 74 % par rapport à 2023. [emb apr 10/10/2024 11:30]


Consulter sur AlterPresse : https://www.alterpresse.org/spip.php?article30974