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Criminalité : Garry Conille mise sur un renforcement rapide des forces de l’ordre pour contrer les gangs armés en Haïti

P-au-P, 07 oct. 2024 [AlterPresse] --- Le premier ministre Garry Conille annonce un renforcement des forces de l’ordre pour combattre efficacement les gangs armés, qui sèment la terreur sur le territoire national, lors d’un point de presse donné le samedi 5 octobre 2024, auquel a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Conille a fait cette déclaration avant de laisser le pays pour se rendre au Kénya et aux Émirats Arabes Unis, le samedi 5 octobre 2024, pour aller discuter de la crise socio-sécuritaire en Haïti.

« Nous allons continuer à renforcer la Police nationale d’Haïti (Pnh) le plus vite possible. Pendant la période de transition, nous allons créer d’autres académies de formation pour que nous puissions former des jeunes non seulement à Port-au-Prince mais aussi dans les départements du Nord et du Sud », envisage-t-il.

Il rappelle qu’une partie importante du budget est consacrée à la sécurité dans l’optique de renforcer la Pnh, déplorant une insuffisance du nombre de policiers pour mener la bataille contre les gangs armés.

« Nous recrutons près de 700 nouveaux soldats. Nous allons nous arranger pour augmenter l’effectif des officiers. Des centres de formation pour les militaires seront ouverts en dehors de la capitale », annonce Conille, qui dit souhaiter augmenter l’effectif des forces de l’ordre pour pouvoir lutter contre les gangs armés et sécuriser la frontière haïtienne avec la République Dominicaine.

L’objectif du voyage d’une délégation du gouvernement au Kenya est d’aller discuter avec les autorités kenyanes pour accélérer le processus de déploiement des autres troupes kenyanes dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (Mmas), indique le premier ministre haïtien.

Autorisée par le Conseil de sécurité de l’Onu, le lundi 2 octobre 2023, pour appuyer la Pnh dans la lutte contre les gangs criminels dans le pays, la Mmas a été prolongée, le lundi 30 septembre 2024, à l’unanimité, pour un an, soit jusqu’en octobre 2025.

Plus de 400 policiers et militaires étrangers, dont un petit contingent de soldats jamaïcains sont présents en Haïti, après le déploiement, le mardi 25 juin 2024, à Port-au-Prince, du premier contingent de policiers kenyans.

Des discussions sont également prévues avec d’autres chefs d’État africains désireux de contribuer à la Mmas, fait savoir Conille.

Il faut une masse critique de forces répressives pouvant créer les conditions sécuritaires propices à l’organisation des prochaines élections dans le pays, souligne le gouvernement haïtien.

Le premier ministre informe qu’il rencontrera son homologue des Émirats Arabes Unis pour discuter du flux régulier de technologies, d’assistance technique et de matériels comme des drones, des blindés et des fusils plus sophistiqués pour la Pnh.

Le voyage de Garry Conille au Kenya et aux Émirats Arabes Unis intervient après une visite, qu’il a effectuée à St-Marc après le tragique massacre de Pont Sondé, qui a fait au moins 70 morts, dont environ 10 femmes et trois nourrissons, selon les chiffres fournis par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits humains (Hcdh).

La tuerie a été perpétrée, dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 octobre 2024, à Pont Sondé, entre les communes de Saint-Marc et de l’Estère (département de l’Artibonite), par des membres du gang armé Gran grif de Savien (Petite Rivière de l’Artibonite).

Au moins 16 personnes ont été grièvement blessées, dont deux membres du gang touchés lors d’échanges de tirs avec la Police nationale d’Haïti (Pnh), a précisé le Hcdh, qui s’est dit « horrifié » par cette attaque, au cours de laquelle les assaillants auraient incendié au moins 45 maisons et 34 véhicules, forçant un certain nombre d’habitantes et d’habitants à fuir la zone.

Au cours du premier semestre de l’année 2024 (janvier à juin), les Nations unies ont recensé 3,638 homicides, soit une augmentation de près de 74 % par rapport à 2023.

« Les criminels, responsables de ces actes abominables, seront traqués et traduits en justice, sans répit », a promis le gouvernement de transition de Garry Conille, dans une note d’indignation.

Le gouvernement, « en partenariat avec l’appui de la communauté internationale, est résolu à intensifier ses actions, pour éradiquer ce type de menace et ramener la paix dans les zones les plus touchées par l’insécurité », a-t-il ajouté. [emb apr 07/10/2024 11:50]