P-au-P, 02 oct. 2024 [AlterPresse] --- L’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) demande la mise en mouvement de l’action publique contre les conseillers présidentiels, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles, pour abus de fonction, versement de pot-de-vin et corruption passive, lors d’une déclaration de presse, ce mercredi 02 octobre 2024, devant plusieurs journalistes, dont un journaliste d’AlterPresse.
C’est ce qui ressort d’un rapport d’enquête de l’Ulcc, sur les allégations de sollicitations de 100 millions de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 148.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 98.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) par ces trois membres du Cpt pour la reconduction du président d’alors du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (Bnc), Raoul Pascal Pierre-Louis.
La mise en branle de l’action publique a été aussi exigée par l’Ulcc contre Raoul Pierre-Louis pour entrave au fonctionnement de la justice et abus de fonction, versement de pots de vin, corruption active.
De tels faits sont prévus et punis conformément aux dispositions des articles 5.5, 14, 21 de la loi du 12 mars 2014, portant prévention et répression de la corruption, rappelle l’Ulcc.
Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin, ont effectivement tenu une réunion dans une chambre d’un hôtel à Petionville (municipalité à l’est de Port-au-Prince), le 25 mai 2024, avec l’ancien président du Conseil d’administration de Bnc, Raoul Pascal Pierre-Louis en présence de Lonick Léandre, un consul d’Haïti à Santiago de Los Caballeros (République Dominicaine), fait savoir l’Ulcc.
Elle exige l’extradition du nommé Raoul Pascal Pierre-Louis par les autorités judiciaires compétentes pour répondre de ces faits.
L’Unité de lutte contre la corruption réclame des poursuites judiciaires contre le nommé Lonick Léandre (consul d’Haïti à Santiago de Los Caballeros) pour instigateur de versement de pot-de-vin.
« Ce rapport représente le résultat de plusieurs mois d’enquête. Ce travail effectué avec objectivité constitue un plaidoyer pour une bonne utilisation des fonds publics et une bonne gouvernance », a déclaré le directeur général de l’Ulcc, Hans Ludwig Joseph, lors de la présentation du résultat de l’enquête.
« Le résultat de cette enquête constitue un signal montrant qu’Haïti est un État fondé sur la loi. Aucune citoyenne et aucun citoyen quel que soit son rang et sa fonction n’est pas au-dessus de la loi », insiste Hans Ludwig Joseph.

Depuis le début de cette affaire, plusieurs organisations et regroupements ainsi que des personnalités choquées par de telles pratiques, avaient appelé à tracer un exemple.
« Sous prétexte de présomption d’innocence, nous ne pouvons pas banaliser cette question de versement de pots de vin, pour l’octroi de postes », estimait l’Initiative de la Société civile (Isc), dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Il faut également « s’assurer que nous avons, au niveau de l’Exécutif, des personnalités intègres et responsables, capables de conduire Haïti vers un climat de sérénité propice à des élections honnêtes et crédibles, seul moyen de garantir au pays un avenir politique stable et un développement durable ».
Dans un document en date du 31 juillet 2024, le regroupement Ensemble Contre la Corruption (Ecc) avait demandé « Des sanctions morales immédiates et fortes » contre les trois conseillers-présidents éclaboussés dans un scandale de tentative de corruption.
Dans une lettre conjointe datée du 9 août 2024, adressée au président du Cpt, Edgar Leblanc Fils, le Bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021 (Bsa), appelé accord de Montana, et le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023 avaient réclamé des mesures conservatoires contre les trois conseillers présidentiels indexés par Raoul Pascal Pierre-Louis dans ce dossier. [ppsf emb rc gp apr 02/10/2024 14:20]
