P-au-P, 30 sept. 2024 [AlterPresse] --- Les États-Unis d’Amérique et l’Équateur n’arrivent pas encore à obtenir le soutien de la Chine et de la Russie, en vue de la transformation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en mission de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies (Onu), a révélé le journal floridien Miami Herald, dans un article consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Pour l’instant, l’administration du président Joseph Robinette Biden, dit Joe Biden, aurait abandonné ses efforts visant à transformer la Mmas, dirigée par le Kenya en Haïti, en une opération officielle de maintien de la paix de l’Onu, rapporte le journal Miami Herald.
Les termes, concernant une éventuelle transformation de la mission en difficulté, en une opération de maintien de la paix des Nations unies, ont été supprimés du dernier projet de résolution, après l’opposition de la Chine et de la Russie, dotées d’un droit de veto, informe Miami Herald.
Les conditions sur le terrain en Haïti ne sont pas propices à une opération officielle de maintien de la paix de l’Onu. La mission actuelle doit d’abord atteindre sa pleine capacité, estiment la Chine et la Russie, toujours très hostiles aux interventions passées de l’Onu en Haïti et à la politique américaine dans le pays caribéen.
Les États-Unis d’Amérique et l’Équateur ne cherchaient qu’à renouveler pour un an, soit jusqu’en octobre 2025, le mandat de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, qui sera soumise au vote du Conseil de sécurité de l’Onu, ce lundi 30 septembre 2024.
La Russie et la Chine se sont opposées, à plusieurs reprises, au cours des négociations qui ont débuté plus tôt ce mois-ci, « à l’inclusion de toute clause demandant au Conseil de sécurité de « commencer à planifier la transition » de la mission de sécurité vers une opération de maintien de la paix de l’Onu ou « d’envisager » cette transition, souligne le journal floridien.
Le dernier texte négocié demanderait plutôt une prolongation, jusqu’au mois d’octobre 2025, du mandat de la mission, qui expire le mercredi 2 octobre 2024, insiste le journal Miami Herald.
Ce document encouragerait également la mission à accélérer le déploiement des policiers et la communauté internationale à augmenter ses contributions volontaires.
Le journal relève combien le manque de soutien financier à la Mmas a contribué au retard dans le déploiement de 2,500 agents de sécurité et a affecté sa capacité à aider la Police nationale d’Haïti (Pnh) à lutter contre les gangs armés.
Plus de 400 policiers et militaires étrangers, dont un petit contingent de soldats jamaïcains sont présents en Haïti, près de quatre mois après le déploiement, le mardi 25 juin 2024, à Port-au-Prince, du premier contingent de policiers kenyans.
Le gouvernement des États-Unis opte maintenant pour une force de maintien de la paix en Haïti, pour garantir un meilleur financement de la mission mal équipée et sous-financée.
Les États-Unis demeurent le plus gros contributeur à la mission de sécurité multinationale, avec plus de 300 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 148.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 98.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui).
Dans une intervention, le jeudi 26 septembre 2024, devant l’Assemblée générale de l’Onu, le président du Conseil présidentiel de transition (Cpt) en Haïti, Edgard Leblanc Fils, encourage les membres de l’Organisation des Nations unies (Onu) à engager des réflexions devant aboutir à une mission de paix onusienne, à la place de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas).
« Nous pouvons corriger les erreurs du passé si nous choisissons une approche différente dans la manière de préparer le déploiement de la Mmas. Ce changement de statut devrait garantir le plein succès de la mission onusienne en en Haïti, tout en s’assurant que les erreurs du passé ne se répètent pas », a déclaré Leblanc.
La transformation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti en opération de maintien de la paix des Nations Unies était à l’ordre du jour, la veille de la visite, le jeudi 5 septembre 2024, à Port-au-Prince, du secrétaire d’État américain Antony Blinken. [emb rc apr 30/09/2024 10:10]