P-au-P, 26 sept. 2024 [AlterPresse] --- La crise en Haïti constitue « une tragédie humaine » et « l’une des situations humanitaires les plus désastreuses au monde », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, à une réunion ministérielle sur Haïti, le mercredi 25 septembre 2024, aux Nations unies, apprend AlterPresse.
Guterres demande à la communauté internationale d’intensifier ses efforts pour soutenir le peuple haïtien, dans ses efforts pour rétablir la stabilité, dans un message délivré à cette réunion, organisée autour du thème « s’appuyer sur les progrès accomplis pour rétablir la sécurité en Haïti ».
Le peuple haïtien continue d’être victime de violations flagrantes des droits humains par les gangs armées, déplore le le secrétaire général de l’Onu, notant le cas de jeunes femmes et filles qui « continuent de subir des niveaux effroyables de violences et d’abus sexuels ».
3,638 homicides en Haïti depuis janvier 2024
Au cours du premier semestre de l’année 2024 (janvier à juin), les Nations unies ont recensé 3,638 homicides, soit une augmentation de près de 74 % par rapport à 2023, indique l’Onu.
En outre, près de 703,000 personnes ont été déplacées en raison des violences armées et plus de 5 millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, soit près de la moitié de la population.
Les Nations unies signalent la poursuite du trafic illicite des armes et des munitions par les gangs et autres acteurs non étatiques, malgré l’imposition de l’embargo sur les armes en octobre 2023.
Elles saluent comme une étape positive les premiers déploiements de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, où sont déjà déployés plus de 400 policiers et militaires kenyans, jamaïcains et béliziens.
Le jeudi 12 septembre 2024, 24 soldats et policiers jamaïcains ainsi que 2 soldats béliziens sont venus renforcer l’effectif des troupes kényanes en Haïti, à travers la Mmas, autorisée par le Conseil de sécurité de l’Onu, le lundi 2 octobre 2023, pour un an, pour appuyer la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans la lutte contre les gangs criminels dans le pays.
200 policiers kenyans ont été déployés le mardi 16 juillet 2024 en Haïti, après l’arrivée, le mardi 25 juin 2024, dans le pays d’un premier contingent de 200 policiers kényans.
Les Nations unis applaudissent le leadership du Kenya ainsi que l’engagement des pays à contribuer en personnel, en équipement et en ressources logistiques nécessaires.
L’Onu déclare féliciter également « les pays, qui ont contribué au Fonds d’affectation spéciale pour la mission, créé par le secrétaire général, conformément à la demande du Conseil de sécurité.
Ce fonds s’élève désormais à 85,3 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 147.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 98.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui).
Les Nations unies estiment urgent de mobiliser des ressources pour soutenir les efforts humanitaires, rappelant combien « le Plan de réponse aux besoins humanitaires d’Haïti, doté de 674 millions de dollars, n’est actuellement financé qu’à hauteur de 39 % ».
L’Organisation des Nations unies exhorte toutes celles et tous ceux, qui ont pris des engagements financiers, à les honorer de toute urgence, appelant à continuer à travailler pour mobiliser des ressources suffisantes pour la Mission multinationale d’appui à la sécurité et pour la réponse humanitaire en Haïti.
Le financement de la mission et de la Pnh « demeure totalement insuffisant », regrette l’Onu. [emb rc apr 26/09/2024 11:35]
