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Violences des gangs en Haïti : Antonio Gutteres en colère contre l’attitude de la communauté internationale

P-au-P., 17 sept. 2024 [AlterPresse] --- Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, a dénoncé le manque de contributions pour financer la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), menée par le Kenya, afin d’aider la police haïtienne dépassée par la violence des gangs.

Le chef des Nations unies juge « inacceptable » que seuls 68 millions des 600 millions de dollars, nécessaires aux opérations initiales de la mission, aient été engagés, dans un entretien accordé le 16 septembre 2024 à l’Agence France presse, et consulté par AlterPresse.

Guterres a fortement critiqué ce montant et la lenteur de la communauté internationale.

« Quand il y a une guerre, fustige-t-il, on trouve toujours de l’argent. Quand il y a une crise financière et que des banques doivent être sauvées, on trouve toujours de l’argent. Quand un peuple souffre dans une situation si désespérée, et qu’on a besoin que d’une somme relativement faible, pour mettre en place une petite force en Haïti, il est totalement inacceptable que cet argent ne soit pas disponible ».

Seuls six pays ont contribué financièrement depuis l’appel aux dons, lancé il y a un an. Il s’agit des États-Unis, du Canada, de la France, de l’Espagne, de l’Italie et de la Turquie.

Antonio Guterres appelle les États membres de l’Onu à prendre leurs responsabilités.

Il estime que la communauté internationale a le devoir d’agir pour venir en aide à Haïti et éviter un effondrement total du pays, qui aurait des conséquences désastreuses pour toute la région.

Sans un soutien rapide et conséquent, la mission de sécurité risque de ne jamais voir le jour, laissant le champ libre aux bandes armées, prévient-il.

Autorisée pour la première fois par une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le lundi 2 octobre 2023, pour un an, la Mmas, dirigée par le Kenya, devrait aider à la Pnh à combattre les gangs armés en Haïti, qui occupent plus de 80% des territoires dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Les États membres devraient « fournir un appui opérationnel à la Police nationale d’Haïti (Pnh), notamment pour renforcer ses capacités par la planification et la conduite d’opérations communes d’appui à la sécurité », selon la résolution onusienne.

Cet appui devrait aussi permettre « d’assurer la sécurité des infrastructures critiques et des lieux de transit, tels que l’aéroport, les ports, les écoles, les hôpitaux et les principaux points d’intersection ».

Le Conseil de sécurité de l’Onu se penchera sur le renouvellement de la Mmas à la fin du mois de septembre 2024. [apr 17/09/2024 14:00]