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Haïti-Migration : Alo Enfo, une campagne pour renforcer l’accès des migrantes et migrants haïtiens aux documents essentiels d’identité et de voyage

P-au-P, 17 sept. 2024 [AlterPresse] --- L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) annonce, ce mardi 17 septembre 2024, le lancement d’une campagne, baptisée Alo Enfo, pour renforcer l’accès des migrantes et migrants haïtiens aux documents essentiels d’identité et de voyage, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

« Cette campagne vise à sensibiliser les migrant-e-s sur les informations dont (elles et) ils ont besoin pour obtenir leurs documents d’identité, qui sont cruciaux pour leur sécurité et leurs droits », explique Grégoire Goodstein, chef de l’Oim en Haïti.

Les nombreuses difficultés, auxquelles sont confrontées les migrantes et migrants pour obtenir les documents nécessaires au voyage, risquent de « les exposer à l’exploitation et à la traite des êtres humains, et leur barrer l’accès aux services étatiques », met en garde Goodstein.

Cette campagne d’information publique, à travers les villes frontalières entre Haïti et la République Dominicaine, vise à améliorer l’accès des migrantes et migrants haïtiens aux documents d’identité et de voyage essentiels, selon l’Oin.

À travers la campagne Alo Enfo, le gouvernement haïtien est soutenu dans ses efforts pour garantir que les migrantes et migrants disposent d’une identité juridique, nécessaire à la protection de leurs droits et à la migration sûre, ordonnée et régulière.

Alo Enfo utilise la radio, une ligne d’assistance téléphonique gratuite, les réseaux sociaux et la sensibilisation communautaire. pour souligner l’importance de documents d’identité, tels que le passeport, l’extrait d’archives et la carte d’identification nationale, indique la note de l’Oim.

Des informations claires sont fournies, à travers cette campagne, sur la manière d’obtenir ces documents dans des Centres de réception et de livraison de documents d’identité (Crldi), que supporte l’Oim.

En complément de la campagne, l’Oim affirme appuyer les institutions étatiques dans la réhabilitation d’infrastructures existantes ainsi qu’une aide matérielle, technique et logistique aux services qui les composent, par, notamment, le don d’équipements et le transport de documents d’identité depuis la capitale vers le reste d’Haïti.

« L’approche stratégique de décentralisation des services d’identité juridique cible, en particulier, les zones frontalières et à forte concentration de personnes déplacées, en mettant l’accent sur les groupes vulnérables, comme les femmes, les enfants et les (habitantes et) habitants des zones frontalières ».

La campagne Alo Enfo est co-financée par l’Agence coréenne de coopération internationale et par le Bureau de la population, des réfugié-e-s et des migrations du département d’État américain.

Dans un rapport annuel sur la traite des personnes, le Département d’État américain a recommandé aux autorités de la République Dominicaine d’émettre des documents d’identité pour les Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne, afin de les protéger contre la traite des personnes.

La délivrance des documents d’identité aux Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne est importante pour réduire leur vulnérabilité à la traite des personnes, a souligné le rapport.

Depuis plusieurs années, beaucoup de migrantes et migrants haïtiens font face à d’énormes problèmes d’accès aux services d’identité.

Un programme d’identification et de documentation des immigrant-e-s haïtiens (Pidih), lancé le 21 juillet 2014, en République Dominicaine, par les dirigeants haïtiens de l’époque, n’a pas donné les résultats escomptés.

Le Pidih était une tentative de réponse à la sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine, en date du 23 septembre 2013, visant à déchoir de la nationalité dominicaine plusieurs centaines de milliers de Dominicaines et de Dominicains, pour la plupart d’ascendance haïtienne

Des milliers de migrantes et migrants haïtiens ainsi que de Dominicaines et de Dominicains d’ascendance haïtienne furent expulsés depuis l’expiration, le 17 juin 2015, du Plan national de régularisation des étrangers (Pnre).

Ce plan a été instauré après l’arrêt 168-13, pris par la Cour constitutionnelle dominicaine le 23 septembre 2013, dénationalisant plusieurs centaines de milliers de Dominicaines et de Dominicains, pour la plupart d’origine haïtienne. [emb rc apr 17/09/2024 14:10]