Carrefour (Haïti), 17 sept. 2024 [AlterPresse] --- Le Club santé mentale de Carrefour (Csmc) plaide pour plus d’accompagnement en faveur des filles et femmes victimes de violences, dans la commune de Carrefour (à environ une dizaine de km au sud de la capitale, Port-au-Prince), au terme d’une mini-enquête d’avril à juillet 2024, dont les résultats ont été transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Le Csmc demande aux institutions locales et internationales de venir en aide aux survivantes de violences à Carrefour, prises en otage depuis plusieurs mois par des gangs armés.
Un taux de 85% des personnes interrogées déclare n’avoir jamais bénéficié d’un accompagnement, selon les résultats de la mini-enquête conduite auprès des bénéficiaires sur le besoin en accompagnement psychologique des adolescentes et femmes victimes de violences à Carrefour, dans le cadre de l’exécution d’un projet bénéficiant du support financier de la Coopération Suisse en Haïti, en partenariat avec « Sourire d’enfants d’Haïti ».
Quels que soient leur statut matrimonial ou leurs tranches d’âge, les femmes et filles sont exposées aux violences, soulignent les personnes interrogées dans le cadre de la mini-enquête.
« La majorité des femmes questionnées sont mariées ou vivent dans le « plaçage ». Elles sont toutes victimes de violences. 70% des consultées disent avoir déjà observé des actes de violences ».
De plus, « 54% des femmes ou filles victimes recensées ont déjà laissé leurs maisons pour aller se réfugier dans un autre lieu, afin de tenter de s’échapper de l’emprise de violences, auxquelles elles font face », relève la mini-enquête menée auprès de plusieurs dizaines d’adolescentes et femmes issues de plusieurs localités de la commune de Carrefour, dont Bizoton, Mahotière, Waney, Arcachon, Les rails, Diquini, Christophe Chanel y compris Mariani.
63 % des femmes et filles interrogées déclarent être victimes d’actes de violences domestiques.
Le Club santé mentale de Carrefour fait ressortir combien cette mini-enquête montre l’urgence d’agir auprès des victimes de violences faites aux filles et aux femmes, dans la commune de Carrefour, où d’importants cas de violences sont signalés depuis plusieurs mois.
« Les résident.e.s, les déplacé.e.s de Martissant, Carrefour Feuilles ou de Mariani, qui viennent se réfugier dans la commune (de Carrefour), ont perdu l’espoir ou la confiance en soi. Ce qui provoque des cas de dépression chez eux, notamment chez les femmes et filles », relate le Csmc, qui accompagne, depuis l’année 2023, des femmes et filles victimes de violences.
Tout en déplorant une absence de l’État à travers la Police nationale d’Haïti (Pnh), le Club santé mentale de Carrefour affirme être dépassé par cette situation de violences faites aux filles et femmes à Carrefour. [emb rc apr 17/09/2024 12:45]