P-au-P, 16 sept. 2024 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) assimile à une farce la désignation de Gédéon Jean comme représentant du secteur des droits humains au Conseil électoral provisoire (Cep), dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Elle déclare contester cette « vaste opération de farce », orchestrée par l’Organisation citoyenne pour une nouvelle Haïti (Ocnh), en date du 26 août 2024, ayant conduit à la désignation de Gédéon Jean « comme soi-disant » représentant du secteur des droits humains au Cep.
Gédéon Jean a été élu avec 81 voix face aux deux concurrents, Freud Jean et Jaccillon Barthelemy, qui ont obtenu, respectivement 2 et 3 voix, lors d’une élection organisée le lundi 26 août 2024 par l’Organisation citoyenne pour une nouvelle Haïti (Ocnh), sur fond de contestation.
Après le retrait, le 23 août 2024, de la Pohdh du processus de désignation d’un représentant du secteur des droits humains au Cep après plusieurs dénonciations, l’Ocnh a décidé de poursuivre, seule, le processus.
Dans la presse, le responsable de l’Ocnh, Me. Camille Occius, a défendu la transparence d’un processus présenté comme inclusif.
Appuyant l’Ocnh, le Sant Karl Levêque, pourtant membre de la Pohdh, s’est désolidarisé de cette dernière dans une prise de position publique.
Tout en réaffirmant son engagement envers les principes démocratiques, la Pohdh avait affirmé qu’elle ne saurait cautionner ni soutenir, en aucun cas, le déni de la démocratie, ni aucune forme de coup de force visant à diviser le secteur des droits humains.
Entêtement du Cpt
La Pohdh critique aussi l’entêtement du Conseil présidentiel de transition (Cpt) à procéder au montage du Cep, avec, en son sein, des membres désignés en violation des procédures de validation et au mépris de l’éthique et des valeurs d’objectivité, de transparence, de participation et d’impartialité.
Elle fustige le Cpt pour n’avoir jamais pris au sérieux ces différentes préoccupations, qui lui ont été communiquées, en vue d’attirer son attention sur le fait que le processus a été vicié à la base.
La Pohdh avait fait part au Cpt, à plusieurs reprises, de nombreuses difficultés rencontrées avec l’Ocnh, relatives aux critères d’éligibilité et de participation des organisations, aux modalités de traitement des données, aux règlements à adopter le jour du scrutin, pour que le processus soit crédible, impartial et transparent.
Le regroupement d’organisations haïtiennes des droits humains avait aussi dénoncé, auprès des autres membres du Cpt, le comportement du conseiller président Frinel Joseph, qui serait un allié de Gédéon Jean, et qui aurait tenté de contrôler le processus.
Impasse ?
Le processus de mise en place de l’institution électorale serait toujours dans l’impasse, en raison de diverses contestations au sein de différents secteurs, en rapport aux choix de représentant-e-s au Cep.
La date de soumission des noms des personnalités désignées au Cep n’a pas été respectée, à plusieurs reprises.
La tenue des élections pour renouveler le personnel politique n’a pas pu avoir lieu, depuis plusieurs années en Haïti, en raison de la crise politique, aggravée par l’a criminalité ainsi que d’un manque de volonté des autorités étatiques.
Les gangs armés, qui sèment la terreur sur le territoire national, particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans le département de l’Artibonite ont contraints plus de 600 mille personnes à se déplacer, depuis l’année 2023, à l’intérieur d’Haïti. [emb rc apr 16/09/2024 10:00]