P-au-P, 18 août 05 [AlterPresse] --- Six artistes brésiliens et haïtiens mettent la dernière main à une représentation picturale sur la place St Pierre à Pétion-Ville (périphérie est) en vue de « célébrer la paix et l’amitié entre les deux pays ».
L’initiative a été prise par le Ministère des Relations Extérieures du Brésil et le Ministère haïtien de la culture. Les artistes sont au travail depuis le 13 aout.
Par cette fresque, les organisateurs entendent consacrer la date du 18 août comme jour de l’amitié haitiano-brésilienne. Cette date rappelle le « match pour la paix » qui avait opposé le Brésil et Haïti l’année dernière.
« Ensemble, nous avons pensé à faire une grande manifestation pour célébrer la paix, l’amitié entre les deux pays » à l’occasion du premier anniversaire de cette rencontre à laquelle a assisté le président brésilien Luiz Inacio Da Silva Lula, a déclaré à AlterPresse Jacqueline Finkelstein, Directrice du Musée d’Art naïf du Brésil.
L’inauguration de cette fresque est prévue pour ce 18 août par la ministre de la Culture Magali Comeau Denis. Une exposition parallèle intitulée “Rencontres et Retrouvailles dans l’Art Naïf : Brésil-Haïti†, se tient au Musée d’Art Brésilien (FAAP), à Sà£o Paulo.
Jacqueline Finkelstein a indiqué que les deux peuples (haïtiens et brésiliens) sont très proches culturellement. « Nous avons beaucoup de peintres naïfs, et la peinture naïve au Brésil est très forte », a-t-elle précisé. A travers le sport et l’art, a-t-elle ajouté, nous devons trouver une union durable entre les deux pays ».
L’histoire de la peinture naïve haïtienne remonte au début des années quarante avec l’arrivée dans le pays de l’américain Dewitt Peters qui a fondé avec des jeunes peintres locaux un Centre d’art destiné à enseigner et à répandre l’art pictural en Haïti.
De l’avis de Jacqueline Finkelstein, presque tout le peuple haïtien a la peinture et l’art dans l’âme. Tout le monde peut dessiner, chanter, faire la musique, a-t-elle noté.
La Directrice du Musée d’Art naïf du Brésil a en outre précisé que son pays « est ici en mission de paix ».
Le Brésil a le commandement militaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), avec 1.200 soldats sur quelque 6000. Plusieurs centaines de techniciens brésiliens en énergie, agriculture et constructions sont également présents sur le terrain.
Le 18 août 2004, sur demande de Lula, le sélectionneur Carlos Alberto Parreira avait accepté d’aligner son équipe la plus prestigieuse à Port-au-Prince pour disputer un « match amical de la paix » contre Haïti. Ronaldo Luiz Nazario Da Lima, Ronaldinho Gaucho, Roberto Carlos avaient pris part à cette rencontre qui s’était soldée par six buts à zéro en faveur de la formation « auriverde ».
« C’est un match qui restera marqué dans l’histoire car il a un sens social, communautaire et humanitaire », avait précisé l’entraîneur du Brésil, Carlos Alberto Parreira. Les observateurs avaient alors parlé de « la diplomatie du football ».
Dans sa livraison du 19 août, le quotidien haïtien Le Nouvelliste titrait « 6 pour Brésil, la Paix pour Haïti », même si l’idée de se servir du match pour initier une vaste opération de désarmement a été vite abandonnée.
Depuis la tenue de ce « match-évènement » déroulé dans un stade rempli de supporteurs surexcités, Haïti est toujours en quête de cette paix durable que la communauté internationale, par le truchement de la Mission onusienne, lui avait promise.
Invités par AlterPresse à commenter la présence en Haiti de la MINUSTAH, de nombreux citoyens ont indiqué qu’ils peinent à comprendre le rôle des casques bleus.
« Il sera plus facile pour le Brésil de remporter la Coupe du monde de football qui se déroulera en Allemagne en 2006 que de réussir en Haïti », a commenté un jeune supporter de l’équipe d’Argentine de football, rencontré sur la place St Pierre. [do gp apr 18/08/05 13:00]