P-au-P, 06 sept. 2024 [AlterPresse] --- Le secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique, Antony Blinken, a évoqué les défis liés au financement et au manque de personnel, auxquels fait face la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, pour mener à bien son travail.
« Ce moment critique, nous avons besoin de davantage de financement et de davantage de personnel pour soutenir et mener à bien les objectifs de cette mission », a-t-il reconnu, lors d’une conférence de presse donnée le jeudi 5 septembre 2024, devant plusieurs médias, dont l’agence en ligne AlterPresse, à l’occasion de sa visite à Port-au-Prince.
Les États-Unis, le pays plus grand contributeur d’aide humanitaire à Haïti, déclarent travailler activement pour obtenir ce soutien supplémentaire.
Une réunion ministérielle sera convoquée, aux Nations unies, pour encourager des contributions plus importantes devant répondre aux besoins sécuritaires, économiques et humanitaires d’Haïti, ainsi que pour renouveler le mandat de la mission, qui expire début octobre 2024, envisage Blinken.
Antony Blinken a fait savoir qu’il participera, dans quelques semaines, à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu).
Il a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 45 millions de dollars (US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 146.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 97.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) à Haïti.
Ce qui porte le total de l’aide américaine à Haït à plus de 210 millions de dollars cette année 2024.
Les États-Unis rappellent avoir déjà fourni plus de 300 millions de dollars pour soutenir cette mission multinationale, en envoyant des véhicules blindés, des radios, des lunettes de vision nocturne, en mettant sur pied une base d’opérations entière.
200 millions de dollars ont été également fournis à la Police nationale d’Haïti (Pnh) depuis 2021, pour aider à former et équiper de nouvelles recrues ainsi que des unités spécialisées dans la lutte contre les gangs armés.
La force de sécurité multinationale, largement supportée par les États-Unis, fait face à une pénurie de financement et d’équipements, plus de deux mois après l’arrivée des premiers contingents de policiers kenyans en Haïti, en juin 2024.
Lente contribution des autres pays
En dépit d’une lente contribution des autres pays à la Mmas, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dit apprécier profondément le leadership indispensable du gouvernement kenyan, ainsi que les contributions de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et de la communauté internationale.
Un des partenaires les plus solides et les plus durables d’Haïti, le Canada, consacre des millions de dollars en formation et en équipements pour renforcer la Pnh et la Mmas, fait-il valoir.
Le haut responsable américain a applaudi les efforts du gouvernement de la Jamaïque, qui s’est engagé, en tant que commandant adjoint de cette mission, à envoyer son propre personnel en Haïti.
Pour sa part, le gouvernement du Salvador enverra aussi une équipe d’évacuation médicale.
Autorisée pour la première fois par une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le lundi 2 octobre 2023, pour un an, la Mmas dirigée par le Kenya devrait aider à la Pnh à combattre les gangs armés en Haïti, qui occupent plus de 80 % des territoires dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Les États membres devraient « fournir un appui opérationnel à la Police nationale d’Haïti (Pnh), notamment pour renforcer ses capacités par la planification et la conduite d’opérations communes d’appui à la sécurité », selon la résolution onusienne.
Cet appui devrait aussi permettre « d’assurer la sécurité des infrastructures critiques et des lieux de transit, tels que l’aéroport, les ports, les écoles, les hôpitaux et les principaux points d’intersection ».
Le Conseil de sécurité de l’Onu se penchera sur le renouvellement de la Mmas à la fin du mois de septembre 2024. [emb rc apr 06/09/2024 12:50]