« La responsabilité de l’État dans les événements, que nous avons documentés à travers des témoignages, des statistiques et des images, est indéniable. Résister à l’examen public, non seulement sape la confiance dans le gouvernement, mais nuit également à toutes celles et tous ceux que l’État doit respecter et protéger ».
P-au-P, 02 sept. 2024 [AlterPresse]--- L’organisation de défense des droits humains Amnesty International dénonce un déni des preuves, de la part des autorités de la Republique Dominicaine, en rapport aux politiques d’immigration racistes en territoire dominicain, dans une nouvelle prise de position datée du samedi 30 août2024, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Le déni du racisme n’exonère pas le gouvernement dominicain de ses responsabilités en matière de droits humains », souligne-t-elle.
« Il n’y a pas de politique d’immigration raciste ici », a déclaré la vice-présidente de la République Dominicaine, Raquel Peña, en réponse aux inquiétudes exprimées par Amnesty International à ce sujet.
Raquel Peña demande à l’organisation internationale de respecter la souveraineté nationale de son pays et les politiques mises en œuvre par les autorités dominicaines, qui « n’auraient jamais été préjudiciables aux personnes immigrées », a-t-elle tenté de rassurer.
Amnesty International a souligné la responsabilité du gouvernement de Luis Abinader d’enquêter sur les violations des droits humains, commises dans le cadre de la mise en œuvre des politiques migratoires de la République Dominicaine, de les punir et de réparer les violations.
« Nous apprécions l’attention que le bureau de la vice-présidente a accordée à nos rapports. Mais, nous regrettons que cette réponse soit simplement un déni des preuves », a déclaré l’avocate chilienne Ana Piquer Romo, directrice du programme Amériques à Amnesty International.
« La responsabilité de l’État dans les événements, que nous avons documentés à travers des témoignages, des statistiques et des images, est indéniable. Résister à l’examen public, non seulement sape la confiance dans le gouvernement, mais nuit également à toutes celles et tous ceux que l’État doit respecter et protéger ».
L’organisation ’Amnesty international exhorte le gouvernement de Luis Abinader et Raquel Peña à profiter de ce deuxième mandat constitutionnel (2024 - 2028), pour promouvoir un changement positif des autorités dominicaines dans leur politique migratoire, en assumant leurs responsabilités et en corrigeant les politiques et pratiques racistes, qui violent les droits humains, particulièrement les droits des migrantes et migrants.
Il incombe aux autorités de la République Dominicaine de « respecter les obligations internationales de l’État et de son gouvernement, en matière de protection internationale, et de se conformer au règlement d’application de la loi dominicaine sur les migrations, qui interdit l’expulsion des mineurs et des femmes enceintes ».
Dans une précédente prise de position en date du mercredi 28 août 2024, Amnesty International estime urgent pour les institutions dominicaines « d’éradiquer le profilage racial, le racisme structurel et la discrimination raciale, et de garantir le respect de la dignité humaine et de l’intégrité physique des migrantes et migrants haïtiens, et des Dominicaines et Dominicains d’origine haïtienne ».
L’avocate chilienne Ana Piquer Romo, directrice du programme Amériques à Amnesty International, a appelé le nouveau gouvernement dominicain à s’engager sans équivoque à remédier aux manquements aux droits humains, dénoncés ces derniers mois.
« Il est essentiel de mettre en place une politique migratoire, qui garantisse le respect de la dignité et des droits humains de toutes et de tous », insiste Amnesty International. [emb rc apr 02/09/2024 14:25]