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Haïti-Élections : Les mouvements de femmes annoncent Marie Rébecca Guillaume, représentante du secteur au Cep

P-au-P, 28 août 2024 [AlterPresse] --- Marie Rébecca Guillaume a été élue pour représenter le secteur femmes au Conseil électoral provisoire (Cep), suite à l’élection réalisée le lundi 26 août 2024 par les organisations de femmes au sein du secteur pour choisir leur représentante.

Marie Rébecca Guillaume a obtenu 5 voix, Ericarma Joassaint en a eu 4. Les trois autres candidates ont obtenu respectivement 2 voix, une voix et 0 voix.

L’annonce a été faite, le mercredi 28 août 2024, par les organisations féministes Kay Fanm, Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), Kri fanm Ayiti (Krifa), Fondation Toya et la Fédération des organisations de femmes pour l’égalité des droits humains (Fedofedh), chargées de coordonner le processus de désignation d’une représentante du secteur femmes au Cep, lors d’une conférence de presse à laquelle a assisté la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

« Cinq candidatures ont été reçues et toutes validées. 116 organisations se sont inscrites. 82 organisations l’ont fait dans les délais impartis. 43 organisations se sont inscrites hors délais. 22 organisations ont été validées pour participer à l’élection », déclare la sociologue féministe Danièle Magloire de Kay Fanm.

« Le vote s’est tenu le lundi 26 août 2024, selon une formule hybride : votes en ligne le matin puis, dans l’après-midi, séance en présentiel de votes et de décompte des voix », poursuit-elle.

« Quatorze organisations ont voté, douze en ligne et deux en présentiel. Une organisation validée n’a pas pu participer, car elle s’est présentée après la clôture du vote et la signature du procès-verbal ».

La séance s’est déroulée sous le contrôle du bâtonnier de l’ordre des avocat(e)s de Port-au-Prince, Me. Patrick Pierre-Louis, fait savoir Danièle Magloire.

« Une poignée de femmes, en vociférant, a tenté d’empêcher la tenue de la séance, mais sans succès. Cela a simplement causé une perturbation de l’horaire », rapportent les cinq organisations féministes en charge du processus, dans une note.

« Durant tout le déroulement du processus, le comité a été soumis à des tentatives d’intimidation (insultes, désinformations, menaces) en raison du fait que des procédures et critères avaient été établis pour la participation au processus. Cela a certes été pour permettre au pays de faire une avancée dans cette difficile transition », lit-on dans la note.

Dans une lettre adressée au Conseil présidentiel de transition (Cpt), plusieurs organisations féminines ont demandé d’arrêter le processus de désignation d’une représentante du secteur des femmes au Cep, conduit par Kay Fanm.

C’est ce lundi 26 août 2024 que devrait expirer le délai supplémentaire, accordé à ces secteurs pour soumettre au Cpt les noms de leurs représentantes et représentants à intégrer dans le prochain conseil d’administration du Cep.

Plus d’un mois après le lancement du processus, qui devrait aboutir à la désignation de délégué-e-s au Cep, la majorité des secteurs demeurent divisés sur le choix des représentant-e-s respectifs-ves.

Des suspicions de trafic d’influence, voire de magouilles, dans la perspective d’éventuelles élections en 2025, ont aussi été dénoncées.

Différentes contestations ont continué d’entacher le processus de désignation des représentant-e-s des secteurs des droits humains, paysan, syndical, protestant, vodou et université, au sein du Cep. [mff emb rc apr 28/08/2024 14:30]


Document intégral communiqué à AlterPresse

Reprise du processus de désignation au Conseil électoral provisoire (Cep)

Par le secteur des organisations de femmes

Résultats du processus de juillet-août 2024

Composition du Comité organisateur : Kay Fanm, Fédération des organisations de femmes pour l’égalité des droits humains (Fedopedh), Fondation Toya, Kri Fanm Ayiti (Krifa), Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa).

L’enjeu pour le Comité était de démontrer la faisabilité d’un processus méthodique, répondant à des principes qui garantissent sa crédibilité : indépendance, transparence, inclusion, impartialité, objectivité, neutralité. Les cinq organisations membres du Comité n’avaient pas de candidates, n’ont soutenues aucune candidature et les deux qui ont participé aux élections ont déposé un vote blanc.

Pour le Comité, ce qui importait fondamentalement c’était la qualité de la conduite du processus, en termes de rigueur et de transparence. Aussi, le Comité s’était-il doté de divers outils de travail : 1) Un guide de procédures, comportant les principes directeurs, le calendrier d’exécution et les conditions d’éligibilité des organisations et des candidates. 2) Des formulaires électroniques pour l’enregistrement des organisations et la soumission des candidatures. La possibilité de déposer des dossiers papier était aussi offerte. 3) Des grilles de traitement des dossiers. 4) Des bulletins de vote électronique et papier. 5) Des listes quotidiennes des inscriptions enregistrées avec indication de l’heure. 6) Des listes documentées d’organisations et de candidates agrées et non agréés. 7) Des tableaux de synthèse.

Chaque dossier reçu dans les délais fixés, soit du 14 au 18 août, a fait l’objet d’une analyse minutieuse. L’identification formelle des organisations et les informations sur leurs réalisations en matière de promotion et de défense des droits des femmes ont été au centre de l’attention du Comité.

Cinq (5) candidatures ont été reçues et toutes validées. 116 organisations se sont inscrites. 82 organisations l’ont fait dans les délais (9 départements, 57% Ouest, 43% 8 autres régions) et 43 organisations se sont inscrites hors délais. 22 organisations ont été validées pour participer à l’élection.

Le vote s’est tenu le lundi 26 août 2024 selon une formule hybride : vote en ligne le matin puis, dans l’après-midi, séance en présentiel de vote et de décompte des voix. Quatorze (14) organisations ont voté, douze (12) en ligne et deux (2) en présentiel. Une (1) organisation validée n’a pu participer car, elle s’est présentée après la clôture du vote et la signature du procès-verbal. La séance s’est déroulée sous le contrôle du bâtonnier de l’Ordre des avocat.es de Port-au-Prince, Me. Patrick PIERRE-LOUIS (photo).

Une poignée de femmes, en vociférant, a tenté d’empêcher la tenue de la séance, mais sans succès. Cela a simplement causé une perturbation de l’horaire. Durant tout le déroulement du processus, le Comité a été soumis à des tentatives d’intimidation (insultes, désinformation, menaces) en raison du fait que des procédures et critères avaient été établies pour la participation au processus. Cela a certes été désagréable mais, à aucun moment cela n’a détourné le comité du travail qu’il avait accepté de réaliser pour permettre au pays de faire une avancée dans cette difficile transition.

Les organisations de défense des droits des femmes entendent continuer à jouer leur partition citoyenne.

Port-au-Prince, le 28 août 2024

Pour le Comité organisateur

Danièle Magloire, Kay Fanm