P-au-P, 23 août 2024 [AlterPresse] --- Le premier ministre de la transition Garry Conille déclare souhaiter avoir de plus amples informations sur les sanctions des États-Unis d’Amérique contre l’ancien président Joseph Michel Martelly pour « trafic de drogue, blanchiment d’argent et parrainage de gangs », dans une vidéo visionnée par AlterPresse.
Conille a été interrogé à ce sujet par des journalistes, lors d’une visite effectuée dans le Nord d’Haïti, le jeudi 22 août 2024.
La population veut obtenir des informations détaillées pour comprendre ce qui s’est passé, affirme le chef du gouvernement, se référant à l’information, selon laquelle « l’ancien président a fait des choses assez graves ».
A travers le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) et d’autres institutions concernées, l’État a la responsabilité de demander aux pays dits amis d’Haïti de partager avec lui les documents et les informations, aidant à mieux comprendre ce qui se passe, souligne-t-il.
Conille évoque le dysfonctionnement du système judiciaire haïtien, qui serait l’une des raisons pour lesquelles ces sanctions sont prises par un pays dit ami.
« Si notre système de justice était fonctionnel, si nous avions pris nos responsabilités pour assurer l’imputabilité, nous n’aurions pas besoin qu’un pays ami impose des sanctions ».
Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du Département du trésor des États-Unis d’Amérique a sanctionné l’ancien président d’Haïti, Joseph Michel Martelly, pour « trafic de drogue, blanchiment d’argent et parrainage de gangs », selon une annonce officielle publiée le mardi 20 août 2024.
Interdiction est faite aux institutions financières américaines d’accorder des prêts ou des crédits à Martelly, souligné l’Ofac dans un communiqué.
« Toute transaction de change, soumise à la juridiction des États-Unis d’Amérique et dans laquelle Martelly a un intérêt, est interdite ».
Ces sanctions des États-Unis d’Amérique, contre l’ancien président d’Haïti, Joseph Michel Martelly sont saluées à l’échelle internationale, notamment par le gouvernement du Canada, qui rappelle, dans un tweet, avoir joué, en novembre 2022, un rôle de premier plan en sanctionnant les élites politiques, qui ont contribué à la terreur en Haïti.
« Il est essentiel que nous fassions pression sur les individus responsables, pour qu’ils mettent fin à leur violence insensée. Nous devons lutter collectivement contre la corruption et tenir responsables celles et ceux, qui terrorisent le pays et le peuple haïtien », estime le gouvernement canadien. [emb rc apr 23/08/2024 11:35]