P-au-P, 22 août 2024 [AlterPresse] --- Le système judiciaire haïtien devrait s’impliquer dans l’adoption des sanctions contre les trafiquants de drogue et financeurs de gangs dont l’ex-président Michel Joseph Martelly sur le territoire d’Haïti, souhaite le secrétaire exécutif du regroupement d’organisations de droits humains Ensemble contre la corruption (Ecc), Edouard Paultre, dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
« Puisque la majorité des crimes sont commis en Haïti, il faut que la juridiction haïtienne s’implique au plus haut niveau dans les décisions de justice qui doivent être prises. Il faut une implication des plus hautes autorités judiciaires haïtiennes dans la coopération avec les autorités judiciaires américaines ».
Les sanctions devraient être signalées aux autorités judiciaires haïtiennes dans le cadre d’une coopération judiciaire visant les actes de corruption, les crimes financiers et la question des gangs en Haïti, recommande le regroupement Ecc.
La justice haïtienne est absente dans la décision du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du Département du trésor des Etats-Unis d’Amérique de sanctionner Michel Martelly pour « trafic de drogue, blanchiment d’argent et parrainage de gangs », regrette-t-il.
« C’est une décision qui vient en retard », estime Paultre, qui dit n’être pas étonné des sanctions américaines, officiellement annoncées le mardi 20 août 2024 contre Martelly.
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Interdiction est faite aux institutions financières américaines d’accorder des prêts ou des crédits à Martelly souligne l’Ofac du Département du trésor des États-Unis d’Amérique, dans un communiqué officiel.
De plus, « toute transaction de change, soumise à la juridiction des États-Unis d’Amérique et dans laquelle Martelly a un intérêt, est interdite ».
Le 17 novembre 2022, l’ex-président haïtien Michel Joseph Martelly et deux anciens premiers ministres, Laurent Salvador Lamothe et Jean Henry Céant ont été sanctionnés par le gouvernement du Canada, pour leur financement des gangs en Haïti.
Dans un rapport final rendu public le 18 octobre 2023, un groupe d’experts de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur Haïti avait également ciblé Martelly dans le financement des gangs armés en Haïti.
À part les Etats-Unis, l’Onu a assez de capacités et d’expériences pour aider Haïti à mettre sur pied un tribunal spécial compétent afin de juger dans le pays les hautes personnalités sanctionnées par d’autres pays pour leur implication dans le financement des gangs armés pour semer la terreur dans le pays, avance l’Ecc
Le regroupement d’organisations de droits humains Ensemble contre la corruption exhorte les autorités haïtiennes à poser des actions afin de traîner les personnes indexées en justice et de les sanctionner.
Des dispositions doivent être prises pour que la justice haïtienne s’implique dans des poursuites judiciaires. [mff emb gp apr 22/08/2024 12 :40]