P-au-P, 21 août 2024 [AlterPresse] --- Le Groupe de personnalités éminentes (Gpe) de la Communauté des Caraïbes (Caricom) appelle à une résolution rapide de l’affaire de corruption, dans laquelle sont indexés les trois conseillers présidentiels (Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles), dans une déclaration publiée le mardi 20 août 2024, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Les allégations de corruption n’auraient pas pu survenir à un pire moment. Elles devront être résolues rapidement, afin de préserver l’intégrité de l’institution et la confiance du public dans le processus de transition », préconise la Caricom, après sa visite d’évaluation en Haïti, du dimanche 11 au vendredi 16 août 2024.
L’enquête de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), relative à ce dossier, sera d’une importance cruciale, estime-t-elle, appelant à revenir à l’esprit de l’accord de la Jamaïque du 11 mars 2024, qui était fondé sur l’inclusion, le consensus et la responsabilité.
En plus de l’impact corrosif des allégations de corruption contre les trois conseillers du Conseil présidentiel de transition (Cpt), les retards dans la mise en place des institutions essentielles et le manque d’efficacité pour atteindre les principaux objectifs dans les délais impartis ont contribué à la fragilité du processus de transition, regrette-t-elle.
Lors de sa visite en Haïti, le Gpe avait échangé avec des autorités politiques, représentantes et représentants de la société haïtienne sur différents points, y compris l’inaction du Cpt face aux allégations de corruption contre trois de ses membres.
Le mardi 13 août 2024, un comité de gestion a été installé à la tête de la Banque nationale de crédit (Bnc), après la mise à l’écart de son président Raoul Pascal Pierre-Louis, auditionné, le lundi 6 août 2024, par l’Ulcc, dans le cadre de ce scandale de corruption impliquant les trois conseillers présidentiels.
Plusieurs organisations politiques et de la société civile continuent de réclamer la démission des trois accusés, supportés par les secteurs qu’ils représentent au sein du Cpt.
Des allégations, faisant croire que trois des conseillers-présidents seraient impliqués dans des actes de corruption, constituent un « scandale », qui est « de nature à discréditer certains membres » du Cpt, avait admis Edgard Leblanc Fils, coordonnateur des actions au Cpt, la plus haute instance du pouvoir exécutif aujourd’hui en Haïti.
« Une enquête est diligentée en vue d’éclaircir ce scandale, qui est de nature à discréditer certains membres du Cpt », avait promis Leblanc, dans un discours à la 47e réunion ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom), déroulée à la Grenade du dimanche 28 au mardi 30 juillet 2024.
Les trois conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire lui auraient exigé un paiement de 100 millions de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 97.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) pour conserver son poste, avait fait savoir le président de Banque nationale de crédit (Bnc), Raoul Pascal Pierre-Louis, dans une lettre adressée en date du 24 juillet 2024 au premier ministre Garry Conille. [emb rc apr 21/08/2024 12:45]