P-au-P, 21 août 2024 [AlterPresse] --- Les sanctions des États-Unis d’Amérique, officiellement annoncées le mardi 20 août 2024 contre l’ancien président d’Haïti, Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016) pour « trafic de drogue, blanchiment d’argent et parrainage de gangs », sont saluées à l’échelle internationale, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Le gouvernement du Canada applaudit la décision américaine de sanctionner Martelly, propulsé en 2010 par le gouvernement étasunien et d’autres pays étrangers, qui exigèrent une modification des résultats du 1er tour de scrutin présidentiel le dimanche 28 novembre 2010.
« En 2022 (le 17 novembre 2022), nous avons joué un rôle de premier plan en sanctionnant les élites politiques, qui ont contribué à la terreur en Haïti et nous avons encouragé la communauté internationale à faire de même », a écrit la ministre canadienne des affaires étrangères, Mélanie Jolly, sur son compte X.
« Il est essentiel que nous fassions pression sur les individus responsables, pour qu’ils mettent fin à leur violence insensée. Nous devons lutter collectivement contre la corruption et tenir responsables celles et ceux, qui terrorisent le pays et le peuple haïtien », estime le gouvernement du Canada.
« Personne n’est au-dessus de la loi », a rappelé, sur son compte X, le Bureau aux États-Unis des affaires internationales de stupéfiants et d’application de la loi, après les sanctions américaines contre Joseph Michel Martelly, pour « trafic de drogue, blanchiment d’argent et parrainage de gangs en Haïti ».
« Les sanctions du département du trésor des États-Unis d’Amérique contre Martelly démontrent notre volonté d’aider Haïti à responsabiliser les élites, alors que le pays est en train de se construire un avenir sûr », ajoute-t-il.
Tout ce temps a été pris avant d’imposer ces sanctions à Martelly, parce que les États-Unis voulaient s’assurer que toutes les preuves étaient réunies, a expliqué l’ambassadeur étasunien en Haïti, Dennis Bruce Hankins, lors d’une visite dans le Nord, le mardi 20 août 2024.
« Nous avons besoin que les gouvernements américain et haïtien s’attaquent aux criminels à cravate, de même qu’aux criminels armés ».
Des sanctions seront prises contre toutes celles et tous ceux, qui s’efforcent de déstabiliser Haïti, quels que soient leur rang et leur position, met en garde Hankins.
D’autres mesures pourraient être envisagées par l’Organisation des Nations unies (Onu), a-t-il annoncé.
Dans un tweet, l’ambassadeur Brian Andrew Nichols, secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental au Département d’État américain, considère comme une « action importante » les sanctions de son gouvernement contre Michel Martelly..
« Les États-Unis continueront de promouvoir la responsabilité pour une Haïti pacifique et prospère ».
Conséquences des sanctions américaines contre Martelly
Interdiction est faite aux institutions financières américaines d’accorder des prêts ou des crédits à Martelly, pour « trafic de drogue, blanchiment d’argent et parrainage de gangs », a souligné le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du Département du trésor des États-Unis d’Amérique, dans un communiqué officiel publié le mardi 20 août 2024.
« Toute transaction de change, soumise à la juridiction des États-Unis d’Amérique et dans laquelle Martelly a un intérêt, est interdite ».
Il est aussi interdit aux personnes américaines d’investir ou d’acheter des quantités importantes d’instruments de capitaux propres ou de dette de Martelly, qui est retourné vivre aux États-Unis depuis l’année 2016.
Le 17 novembre 2022, l’ex-président haïtien Michel Joseph Martelly et deux anciens premiers ministres, Laurent Salvador Lamothe et Jean Henry Céant ont été sanctionnés par le gouvernement du Canada, pour leur financement des gangs en Haïti.
Dans un rapport final rendu public le 18 octobre 2023, un groupe d’experts de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur Haïti avait également ciblé Martelly dans le financement des gangs armés en Haïti.
Martelly a financé les gangs de la Base 257 basée à Pétionville, Village de Dieu, Ti Bwa et Gran Ravin, installés à Port-au-Prince, notamment en leur fournissant des fonds ou des armes à feu, avait-il révélé.
Par l’intermédiaire des fondations ou des membres de sa garde rapprochée, Martelly a établi des relations et négocié avec d’autres gangs ou chefs de gangs, comme Arnel Joseph, avait poursuivi le groupe d’experts de l’Onu sur Haïti.
Après son évasion, le jeudi 25 février 2021, de la prison civile de la Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale), Arnel Joseph, ancien chef du gang de Village de Dieu, a été abattu le vendredi 26 février 2021 à l’Estère (département de l’Artibonite) par la police. [emb rc apr 21/08/2024 11:10]