Español English French Kwéyol

Des institutions d’accompagnement se prononcent en faveur de la démission d’Aristide

P-au-P., 2 déc. 02 [AlterPresse] --- Quatre institutions d’accompagnement justifient la demande de démission du président Jean-Bertrand Aristide et lancent une mise en garde en reprenant les revendications du mouvement démocratique et populaire de 1986.

L’Institut Culturel Karl Lévêque (ICKL), l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA), le Programme Alternatif de Justice (PAJ) et la Société d’Animation en Communication Sociale (SACS) déclarent, dans un communiqué remis à AlterPresse, que "plus que tout autre secteur, le mouvement populaire a raison de demander à Aristide de partir".

Pour les institutions signataires, "depuis 1990, Lavalas ne fait que trahir les masses et a désarticulé le mouvement populaire". Elles estiment que Lavalas a "rétabli le ballonnement, la peur et la répression au sein de la population". La seule "boussole" d’Aristide et de Lavalas, indiquent-elles, est "l’impunité, la réconciliation avec les criminels, voleurs et trafiquants de drogue". Elles attribuent les assassinats des journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor à Lavalas, responsable aussi d’abus et de persécutions contre de nombreux citoyens qui osent "parler, s’organiser et revendiquer".

D’autre part, les institutions décrivent le régime lavalas comme un pouvoir "corrompu" qui "trafique la misère du peuple" et qui brade les biens de l’Etat. "Lavalas a oublié les luttes menées par le mouvement populaire contre le FMI et le plan néo-libéral", déclarent-elles.

"Les masses populaires, à travers les jeunes, les élèves et étudiants disent qu’elles ont ras-le-bol ", soulignent les 4 institutions. Elles invitent cependant les secteurs populaires à la vigilance, car "tous ceux qui se prononcent contre le pouvoir lavalas, contre Aristide, ne le font pas pour les mêmes raisons".

Cette fois, "nous devons prendre des dispositions pour continuer la lutte en faveur d’une société souveraine et prospère, fondée sur la liberté, le respect et la justice pour tous", lancent les 4 institutions d’accompagnement.

Depuis 1986, rappelle le communiqué, "le mouvement populaire s’est toujours prononcé contre les gouvernements aux ordres de l’impérialisme, les gouvernements vendeur de patrie, corrompus et qui accumulent des dettes afin de s’enrichir et d’acheter des armes pour réprimer le peuple". [gp apr 02/12/02 23:44]