P-au-P, 08 août 2024 [AlterPresse] --- L’Initiative de la société civile (Isc) appelle à tracer un exemple dans l’affaire de tentative de corruption impliquant trois (3) membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt), indexés par le président du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (Bnc), Raoul Pascal Pierre-Louis.
« Sous prétexte de présomption d’innocence, nous ne pouvons pas banaliser cette question de versement de pots de vin, pour l’octroi de postes », estime l’Isc, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Elle recommande de mener des enquêtes célères pour établir la vérité, appliquer les sanctions qui s’imposent, tracer des exemples.
Il faut également « s’assurer que nous avons, au niveau de l’Exécutif, des personnalités intègres et responsables, capables de conduire Haïti vers un climat de sérénité propice à des élections honnêtes et crédibles, seul moyen de garantir au pays un avenir politique stable et un développement durable ».
L’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) a auditionné, le lundi 6 août 2024, le président de la Banque nationale de crédit (Bnc), Raoul Pascal Pierre-Louis, dans le cadre du scandale de corruption, qui éclabousse les trois conseillers présidentiels Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin.
Le parti politique Pitit Desalin a sommé Raoul Pascal Pierre-Louis, pour qu’il justifie l’authenticité des échanges, qu’il aurait eus, avec son représentant au Cpt, le conseiller Emmanuel Vertilaire, concernant une demande d’argent pour son éventuelle reconduction au Bnc.
Les conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire lui auraient exigé un paiement de 100 millions de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 143.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 96.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui) pour conserver son poste, avait fait savoir le président du conseil d’administration de la Bnc, dans une lettre adressée en date du 24 juillet 2024 au premier ministre Garry Conille.
En dépit des accusations proférées à leur encontre, « certains dirigeants semblent continuer les pratiques criminelles de corruption, qui ont affaibli l’État et causé tant de mal à la population », au lieu de prendre conscience de la gravité de la situation, déplore l’Initiative de la société civile.
L’Isc encourage l’exécutif à enclencher, dans le plus bref délai, le processus de mise en place de l’Organe de contrôle de l’action gouvernementale (Ocag), afin de permettre aux différents secteurs de la société de choisir des personnalités crédibles, compétentes et expérimentées, pour superviser l’action du gouvernement.
« Si ce mécanisme de contrôle n’est pas institué, c’est que les dirigeants actuels veulent perpétuer le régime de gabegie et de corruption, contre lequel le peuple haïtien s’est révolté. L’heure est grave. Le temps n’est plus au laxisme et à la complaisance ». [emb rc apr 08/08/2024 14:45]