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Crise : L’Initiative de la société civile exige des efforts à la hauteur des défis sécuritaires en Haïti

P-au-P, 08 août 2024 [AlterPresse] --- L’Initiative de la société civile (Isc) appelle les autorités de la transition à déployer, de concert avec la communauté internationale, « des efforts à la hauteur de leurs responsabilités et du défi actuel, tant en termes de financement, d’effectifs, d’équipements, que de munitions et d’expertise », dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse

Elle leur demande de prendre la mesure du danger, qui menace Haïti et la région.

« Les troupes et le matériel en place ne peuvent pas suffire », déplore l’Isc, soulignant combien la mise en place du Conseil national de sécurité (Cns) représente « une nécessité ».

Dans le cadre d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, un premier contingent de 200 policiers kényans était arrivé le mardi 25 juin 2024 dans le pays, suivi de 200 autres déployés le mardi 16 juillet 2024 en Haïti, où les gangs armés continuent de faire régner la terreur.

Lors d’une conférence de presse, donnée le mercredi 31 juillet 2024, de retour en Haïti après sa participation à la 47e réunion de la Communauté des Caraïbes (Caricom), à Grenade, le coordonnateur des actions au Conseil présidentiel de la transition (Cpt), Edgard Leblanc Fils, a pointé les faiblesses en matériels et équipements de la Police nationale d’Haïti (Pnh), appuyée par la Mmas.

L’encadrement et le soutien de la mission en Haïti n’est pas accompagné du matériel suffisant, malgré la présence en place du personnel, a relevé le Cpt.

Des tirs de bandits armés ont contraint les forces de l’ordre à couvrir le cortège du chef du gouvernement de la transition, Garry Conille, à la fin d’une visite d’évaluation, le lundi 29 juillet 2024, dans les locaux de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh).

Garry Conille était accompagné des membres de son gouvernement, du directeur général ad intérim de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Rameau Normil, et du commandant de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, Godfrey Otunge, lors de cette visite au plus grand centre hospitalier public dans la capitale, Port-au-Prince, plus connu sous le nom d’hôpital général.

L’Hueh est rendu dysfonctionnel, depuis le jeudi 29 février 2024, suite à l’intensification des violences des gangs armés.

L’Initiative de la société civile condamne les attaques criminelles des gangs armés, qui ciblent « même le cortège des plus hautes autorités de l’État ».

Tout en faisant fi de l’appel du premier ministre Garry Conille les invitant à déposer les armes et reconnaître l’autorité de l’État, les gangs armés s’organisent pour résister et faire face aux interventions des forces nationales et multinationales conjuguées, recrutent et s’approvisionnent en armes et en minutions, dénonce l’Initiative de la société civile.

« Le crime organisé national et international est déterminé à maintenir Haïti dans un statut d’État faible et chaotique, incapable de protéger sa population et de lui fournir les services les plus élémentaires, tels que la sécurité, la santé, l’éducation, ou même la possibilité de survivre ».

La république d’Haïti continue d’être utilisée, par des criminels, comme un espace d’opération et de transit pour leurs trafics de toutes sortes, signale l’Isc.

Dans l’après-midi du mardi 6 août 2024, des gangs armés ont assassiné une dizaine de personnes et blessé une autre par balles, dans les communes de Cabaret et de l’Arcahaie (à plus de 40 km sur la route nationale No. 1, au nord de Port-au-Prince), a informé à la plateforme AlterPresse/AlterRadio l’agent exécutif intérimaire de l’Arcahaïe, Jean Edner Gilles. [emb rc apr 08/08/2024 13:10]