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Haïti-Criminalité : Les deux syndicats de la police exigent que les autorités mettent fin aux violences des gangs à Ganthier

P-au-P, 05 août 2024 [AlterPresse] --- Les deux syndicats de la Police nationale d’Haïti (Pnh) appellent les autorités de l’État à prendre les mesures appropriées, pour stopper les violences dans la commune de Ganthier (Ouest), sous l’emprise des gangs armés depuis plusieurs mois, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Sur son compte X, le Syndicat de la Pnh (Spnh-17) se dit alarmé face à l’intensification des actes des bandits, notamment à Gressier (à environ 30 km au sud de Port-au-Prince) et à Ganthier (également à environ 30 km au nord-est de Port-au-Prince), sur la route nationale No. 8, où il y a un point frontalier Malpasse/Malpaso important pour la sécurité en Haïti.

Le Spnh-17 exhorte le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn), particulièrement le directeur général ad intérim de la Pnh, Rameau Normil, à reprendre rapidement le contrôle de ce point frontalier, pour empêcher tout éventuel renforcement des gangs armés dans la zone par les ennemis d’Haïti.

« Le temps n’est pas au discours, ni au théâtre, mais à la lutte contre les gangs et leurs alliés », déclare le Spnh-17, déplorant la situation délétère persistante dans la commune de Ganthier.

Malgré les changements effectués au niveau de la Pnh, « les gangs armés continuent d’imposer leurs lois, en incendiant et détruisant des commissariats de police et d’autres institutions étatiques. Des territoires continuent d’être perdus. Il n’y a aucune différence entre Frantz (Elbé) et Rameau (Normil). Ce sont les mêmes incapables », fustige le Spnh-17.

Le Haut commandement de la Pnh n’a rien fait pour empêcher les bandits armés de détruire, le jeudi 25 juillet 2024, le commissariat de police à Ganthier et d’incendier, le dimanche 4 août 2024, un char blindé à Ganthier, critique de son côté, dans un tweet, le Syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha).

Le Synapoha demande au premier ministre de la transition, Garry Conille, et au chef ad intérim de la police, Rameau Normil, d’endosser leurs responsabilités.

Lors d’une nouvelle attaque, le dimanche 4 août 2024, contre le bureau des douanes de Ganthier, non loin de la frontière Malpasse/Malpasso, des membres du gang 400 mawozo ont incendié un véhicule blindé, utilisé par la police nationale pour patrouiller dans la commune de Ganthier.

« Le véhicule blindé en question était tombé en panne, puis garé depuis un certain temps. Il n’était pas engagé dans les opérations policières », tente de se dédouaner, dans une note, la Pnh, qui dit maintenir son dispositif de sécurité à Ganthier, où « des interventions et opérations policières se poursuivraient, particulièrement contre le gang armée 400 mawozo ».

L’institution policière affirme travailler sans relâche, en vue de poursuivre la traque des bandits armés jusqu’à leurs derniers retranchements, notamment dans l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets (nord-est), une zone occupée par les gangs criminels depuis plus de deux ans.

Tout en lançant un appel à la vigilance auprès de la population civile, elle lui demande « d’éviter toutes formes de tractations, qui ne visent qu’à créer de la panique au sein des communautés ».

Elle sollicite, une fois de plus, la franche collaboration de la population, afin d’éradiquer le grand banditisme sur tout le territoire national.

Depuis le jeudi 25 juillet 2024, des membres du gang 400 mawozo ont utilisé un tracteur pour détruire le commissariat de police à Ganthier.

Plus d’une dizaine de personnes ont été assassinés, lors d’attaques, perpétrées depuis le dimanche 21 juillet 2024 dans la commune par ces bandits, qui y sèment la terreur, particulièrement sur la route internationale menant à la frontière Malpasse/Malpasso.

Avec les nouveaux assauts, le dimanche 21 juillet 2024, des gangs armés 400 mawozo à Ganthier, plus de 3,800 personnes ont été contraintes, en 3 jours, de se déplacer pour aller se réfugier à Fonds-Parisien, a dénombré l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).

Accompagné du titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Me. Carlos Hercule, Garry Conille a eu une séance de travail avec le directeur général ad intérim de la Pnh, Rameau Normil, pour statuer sur des réponses stratégiques à donner aux gangs armees, qui ont mis le feu dans un blindee de la police, le dimanche 4 août 2024, à Ganthier.

Le gouvernement de la transition déclare continuer prendre toutes les mesures nécessaires, pour renforcer la présence de la police sur tout le territoire et dans les endroits occupés par les criminels.

Plus d’une centaine de bandits ont été tués, en deux semaines, dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite (Nord), lors d’affrontements avec la Police nationale d’Haïti (Pnh), a indiqué Normil, le mardi 30 juillet 2024, en conférence de presse-bilan de l’état d’urgence sécuritaire, decretee le mercredi 17 juillet 2024 dans 14 communes de l’Ouest et de l’Artibonite.

65 personnes, dont 5 évadés de prison, ont été arrêtées, et 19 armes à feu, 7 véhicules et 9.24 kilogrammes de cocaïne ont été saisis, selon le bilan des opérations menées par la Pnh, depuis l’annonce, le mercredi 17 juillet 2024, de l’état d’urgence sécuritaire dans 14 communes contrôlées par les gangs en Haïti. [emb rc apr 05/08/2024 11:00]