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Haiti : Les petits commerçants tentent de redonner vie au centre-ville de Port-au-Prince

P-au-P, 17 août 05 [AlterPresse] --- Près d’une année après le début des actes de représailles baptisés « Opération Bagdad », les activités commerciales semblent vouloir reprendre, mais timidement au centre-ville de Port-au-Prince, a constaté ce 16 août un reporter d’AlterPresse.

Petits étalagistes, vendeurs ambulants, potentiels acheteurs et de nombreux curieux se sont rencontrés au plus grand centre commercial de la capitale, abandonné depuis le 30 septembre 2004. Cependant, la prudence est toujours de mise. Des patrouilles fixes de la police nationale quadrillent la zone.

Une circulation plus ou moins dense est observée. Les chauffeurs des différentes liaisons de la capitale d’Haïti expriment leur satisfaction tout en encourageant les autorités policières à ne pas lâcher prise.

« Nous avons des enfants à envoyer à l’école, nous avons des âmes à nourrir, l’Etat doit faire de son mieux pour faciliter la reprise normale des activités commerciales à la capitale », a déclaré à AlterPresse un cambiste.

Si les petits commerçants veulent reprendre leurs droits, le gros commerce tarde encore à emboîter le pas. La quasi-totalité des portes des magasins de la place sont restées fermées.

« Comme à l’ordinaire, nous passons toute la journée ici attendant l’arrivée des acheteurs qui malheureusement hésitent à nous demander ce que nous avons à vendre », a raconté une jeune vendeuse, faisant remarquer que les magasins sont toujours fermés.

Du Boulevard Jean Jacques (Grand Rue) à la Rue des Miracles en passant par les Rues Pavée et du Peuple, des piles de détritus jonchent les différentes artères. Des étalagistes installent, malgré tout, leurs marchandises « afin de ne pas perdre les quelques rares acheteurs qui recommencent à fréquenter le centre-ville ».

La reprise des activités commerciales n’a pas encore touché les zones limitrophes du Bel-Air (un des quartiers volatiles au centre de Port-au-Prince), telles les Rue des Fronts-Forts dans la périphérie de la Cathédrale de Port-au-Prince, du Dr Séide Martelly et du Dr. Aubry. Ces rues, occupées en partie par des bouquinistes, sont vidées de leurs habituels marchands de vêtements d’occasions.

Le Centre commercial de Port-au-Prince reste le seul lieu où les gens font habituellement leurs emplettes. Avec l’incendie, le 31 mai 2005, du Marché Tête Bœuf, la situation était devenue de plus en plus compliquée dans cette zone d’activités en proie à des actes de banditisme.

A quelques trois semaines de la rentrée des classes fixée, cette année, au 5 septembre sur toute l’étendue du territoire haïtien, les parents ne savent à quel saint se vouer.

Du côté du gouvernement de transition, des dispositions, dont le déblocage de 350 millions de gourdes, sont annoncées en vue de soulager les parents. Mais des voix insistent, au niveau des secteurs sociaux pour exiger la baisse des prix du carburant.

Après 3 augmentations successives des prix de l’essence en un court laps de temps, le coût de la vie connaît une hausse remarquable. [do gp vs apr 17/08/05 00 :15]