P-au-P, 02 août 2024 [AlterPresse] --- Le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) appelle les commissaires du gouvernement et leurs substituts (appelés aussi magistrats debout) des différentes juridictions de la république à mettre un terme à leur mouvement de grève illimitée, entamee depuis plusieurs semaines dans les 18 juridictions en Haïti, dans une note d’avertissement dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Les juges et officiers du ministère public peuvent s’organiser pour faire connaitre leurs revendications, sans que leurs manifestations ne portent atteinte à la continuité du service public de la justice », met-il en garde.
Le Mjsp déclare interdire toutes actions concertées, visant à entraver le cours de la justice ou ayant pour effet de restreindre les droits et libertés des citoyennes et citoyens.
Des inquiétudes ont été également exprimées par l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (Ocnh), par rapport à la poursuite de la grève des magistrats debout, dans les 18 juridictions des tribunaux en Haïti.
Tout en reconnaissant la pertinence des revendications des magistrats, qui exigent de meilleures conditions de travail, l’Ocnh dit déplorer, dans une note, combien « ce mouvement (de grève) est lancé dans un contexte, où le système judiciaire doit se mobiliser pour apporter des réponses aux graves violations de droits humains, à l’impunité et à la lutte contre la détention arbitraire ».
Ce nouvel arrêt de travail a été lancé depuis le mercredi 19 juin 2024 par le Collectif des magistrats debout d’Haïti (Comadh), pour protester contre les traitements inéquitables entre magistrats debout et magistrats assis.
Par ailleurs, le Mjsp demande également aux différents corps et institutions, œuvrant dans le secteur judiciaire, d’apporter leur contribution à la lutte contre le banditisme et la grande criminalité.
Cet appel leur est lancé conformément aux dispositions prévues dans l’arrêté instaurant l’état d’urgence sécuritaire sur 14 communes et localités des départements de l’Ouest et de l’Artibonite, référencé au « Moniteur » du 17 juillet 2024, rappelle-t-il.
L’état d ’urgence sécuritaire a été décrété, 48 heures après l’arrivée à Port-au-Prince d’un nouveau contingent de 200 policiers kényans, qui se sont ajoutés aux 200, déjà présents depuis le mercredi 25 juin 2024, en Haïti.
Plus d’une centaine de bandits ont été tués dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite (nord), lors d’affrontements avec la Police nationale d’Haïti (Pnh), indique le directeur ad intérim de cette institution, Rameau Normil, le mardi 30 juillet 2024, en conférence de presse.
65 personnes ont été arrêtées dont 5 évadés de prison, et 19 armes à feu, 7 véhicules et 9.24 kilogrammes de cocaïne ont été saisis, selon le bilan des opérations menées par la Pnh, depuis l’annonce, le mercredi 17 juillet 2024, de l’État d’urgence sécuritaire dans 14 communes contrôlées par les gangs en Haïti. [emb rc apr 02/08/2024 12:45]