P-au-P, 30 juil. 2024 [AlterPresse] --- La récente publication des instruments juridiques donnant naissance à la Conférence nationale (Cn) serait entachée par la signature de trois des membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt), cités dans des scandales financiers et politiques, estime le Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod).
« Comment alors hypothéquer le prestige d’une œuvre historique appelée à défier le temps, en l’associant avec le nom des trois accusés dont on ne sait, à l’heure actuelle, s’ils sont innocents ou coupables et s’ils ont agi seuls ou en complicité avec d’autres acteurs politiques ? », se demande le Mopod, dans une lettre adressée au Cpt et transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Des allégations faisant croire que trois des Conseillers-Présidents seraient impliqués dans des actes de corruption constituent un « scandale », qui est « de nature à discréditer certains membres » du Cpt, admet Edgard Leblanc Fils, président de cette instance, la plus haute du pouvoir exécutif haïtien.
Il a fait cette déclaration à la 47e réunion ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des Caraïbes, qui se tient à la Grenade.
« Une enquête est diligentée en vue d’éclaircir ce scandale qui est de nature à discréditer certains membres du Cpt, », indique Edgard Leblanc Fils, dans un extrait de son discours posté sur son compte X.
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Les conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire auraient exigé du président de la Banque nationale de crédit, une institution d’État, des centaines de milliers de dollars américains afin de le reconduire à son poste.
Par ailleurs, le décret du 19 juillet 2024, portant création, organisation et fonctionnement de la Conférence nationale, mérite aussi d’être amendé parce qu’il ne répond pas aux attentes historiques de la population, aux revendications actuelles de cette dernière et aux exigences imposées par la mise en œuvre des résolutions adoptées au terme de la Cn, exige le Mopod.
Il avance que ce document inaugure un processus qui est mal parti et non conforme à l’accord politique du 3 avril 2024, signé par différents protagonistes politiques pour une issue à la crise.
Le Cpt a publiém le vendredi 19 juillet 2024, dans le journal officiel « Le Moniteur », un arrêté concernant la mise en place d’un dispositif participatif appelé « Conférence nationale ».
La « Conférence Nationale » constitue un dispositif participatif, exceptionnel, circonscrit dans le temps, visant а permettre à tous les acteurs de la société de contribuer activement а l’élaboration de résolutions adaptées et acceptées, selon l’article 1 de cet arrêté.
Les résolutions serviront de propositions pour l’élaboration de textes normatifs et d’orientations portant sur trois grands chantiers : la révision de la Constitution en vigueur, ’élaboration d’un nouveau projet de société pour Haïti, l’établissement de nouvelles relations entre l’État et la société, notamment la société civile et les partis politiques, de même que les principales réformes dans le système juridico-politique, selon arrêté.
« La procédure suivie pour arriver à la désignation arbitraire des membres du comité de pilotage, si procédure il y a eu, ne respecte en rien les termes de l’accord du 3 avril 2024 », regrette le Mopod. [emb gp apr 30/07/2024 16:30]