P-au-P., 16 août. 05 [AlterPresse] --- 1125 personnes, des ressortissants haïtiens, mais également des citoyens dominicains, ont été déportées au point frontalier de Belladère (est) entre le 25 juillet et le 16 août, informe le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR).
Ces personnes ont été arrêtées par la police, l’armée dominicaine ou des agents de la migration « sur la base de leur couleur de peau et leur maîtrise de la langue espagnole », a précisé le GARR. « Ainsi, également certains dominicains ont été considérés comme des Haïtiens et ont été expulsés », a poursuivi le GARR.
L’organisme souligne que le chiffre de 1.125 personnes déportées par la R. Dominicaine vers Belladère se situe en-deçà du nombre réel de personnes rapatriées dans cette ville, car certains rapatriés haïtiens se dirigent directement vers leur patelin sans passer par le Comité des Droits Humains de Belladère.
La plupart des opérations de déportation ont été effectuées en dehors des heures prévues par un protocole d’accord signé entre les deux pays. Le 13 aout, un groupe de 146 personnes, dont un bébé de trois mois, ont été rapatriées 22 :00 (heure locale). Le 14 aout, un groupe de 227 personnes ont été rapatriées après 20 :00 et 155 autres l’ont été le 15 août à 20 :00.
En outre, selon les témoignages des rapatriés, les militaires dominicains ont dans certains cas tiré pour les intimider pour les forcer à franchir le plus rapidement possible la ligne frontalière.
Le décompte du GARR, effectué particulièrement pour la région de Belladère, n’a pas considéré les précédentes données fournies par la presse, selon lesquelles, Le week-end écoulé, environ 3000 Haïtiens ont été arrêtés en République Dominicaine et plus d’un millier ont été rapatriés le 15 août à la frontière nord avec Haïti.
Depuis le 8 août dernier, la situation est difficile pour les Haïtiens vivant au nord de la République Dominicaine, suite au meurtre d’un jeune dominicain à Pueblo Nuevo. Plus de 500 personnes ont été immédiatement rapatriées ou ont fui leurs maisons « et la situation reste très volatile », indique le GARR.
La plupart de ces rapatriés-es ont été privées du droit de récupérer leurs biens et sont rentrées avec l’unique tenue qu’ils avaient au moment de leur arrestation, a souligné l’organisation. [gp apr 16/08/2005 19:50]