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Haïti-Culture : Le prix Albert Mangonès 2024, decerné aux architectes Frédérick Mangonès et Patrick Delatour

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P-au-P, 29 juil. 2024 [AlterPresse] --- Le prix Albert Mangonès 2024 [1], a été décerné par le Ministère de la culture et de la communication (Mcc) et ses partenaires aux architectes de monuments Frédérick Mangonès (fils d’Albert Mangonès) et Patrick Delatour, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Le titulaire du Mcc, Augustin Antoine, a procédé, le vendredi 27 juillet 2024, à la remise de ce prix à Frédéric Mangones et Patrick Delatour, pour leurs 52 et 50 ans, respectivement, de contribution au secteur de la culture, du patrimoine et à la conservation des monuments et des sites en Haïti.

« Le prix Albert Mangonès comprend une plaque d’honneur et une collection d’œuvres de recherche-création, pouvant inclure des livres, des peintures, des sculptures, des films documentaires, des jeux vidéo et de la musique interprétant le patrimoine culturel, issu de la révolution haïtienne », selon une note du Musée virtuel de la révolution haïtienne (Mvrh), qui a collaboré au lancement du prix Albert Mangonès, avec le Mcc, l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan), la chaire Unesco en histoire et patrimoine de l’Université d’État d’Haïti (Cuhp-Ueh), l’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti (Ierah).


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Ce prix est créé en mémoire de l’architecte et sculpteur Albert Mangonès, afin de reconnaitre publiquement la contribution d’un individu ou d’une organisation à la préservation des édifices, sites ou objets historiques associés à la Révolution haïtienne.

Il souligne ainsi l’importance des contributions individuelles et institutionnelles à la préservation de la mémoire et des idéaux de la Révolution haïtienne.

Le Musée virtuel de la révolution haïtienne recommande les récipiendaires au président de la république pour l’Ordre national honneur et mérite.

Frédérick Mangonès et Patrick Delatour font partie des trésors humains vivants, porteurs d’une partie importante de l’histoire et de la mémoire du peuple haïtien, fait-il valoir.

« Ils ont consacré cinquante ans de leurs vies à la conservation des monuments et sites associés à la révolution haïtienne. Leurs savoirs et savoir-faire contribuent à une meilleure interprétation de notre identité collective. Les sites, qu’ils ont contribué à préserver, sont parmi les plus emblématiques du pays. Le Parc national historique Citadelle, Sans-Souci, Ramiers est sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ».

Le patrimoine haïtien est sérieusement abimé et mis en péril dans le contexte des attaques incessantes des gangs armés contre personnes, biens privés et biens collectifs.

Ces actions aggravent une situation où l’État consacre peu de moyens et de ressources à la protection du patrimoine. [emb rc apr 29/07/2024 15:20]


[1Architecte et sculpteur haïtien, Albert Mangonès naquit le 26 mars 1917 à Port-au-Prince, Il mourut à 85 ans le 25 avril 2002 à Port-au-Prince.

Formé à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et à l’université Cornell de New York (études d’architecture entre 1939 et 1942)2, Albert Mangonès est en 1944 parmi les fondateurs du Centre d’art de Port-au-Prince, qui joue un rôle important dans la découverte des peintres populaires d’Haïti.

En 1968, Mangonès est l’auteur d’une sculpture emblématique de l’histoire d’Haïti : le monument au Marron inconnu (le Nèg mawon, en créole).

Albert Mangonès est l’un des pionniers de la sauvegarde du patrimoine monumental en Haïti. À ce titre, il crée en 1972 le « Service de Conservation des Monuments et Sites Historiques », remplacé en 1979 par un nouvel organisme, l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan).

Il participe aux travaux de restauration de la citadelle La Ferrière, et du parc national historique incluant le palais de Sans-Souci et le site de Ramiers, dans le Nord d’Haïti, classés au Patrimoine mondial par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

En 1989, l’administration postale des Nations unies met en vente, une série de timbres consacrées à la déclaration universelle des droits humains, utilisant des œuvres de José Clemente Orozco, Vassily Kandinsky, Mary Cassatt, Käthe Kollwitz, Raphaël, mais aussi d’Albert Mangones.