P-au-P, 25 juil. 2024 [AlterPresse] --- Le gouvernement a annoncé, dans les dernières 24 heures, plusieurs dispositions qui concrétisent l’état d’urgence sécuritaire, déclaré le mercredi 17 juillet 2024, dans 14 communes (des départements de l’Ouest et de l’Artibonite) contrôlées par les gangs armés en Haïti, observe AlterPresse.
Les premières mesures ont été annoncées par les Ministères de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) et celui des travaux publics, transports et communications (Mtptc)
Des cellules antigangs, composées d’officiers du parquet, d’agents de la police judiciaire et d’autorités locales, sont institués dans les juridictions de Port-au-Prince (la capitale) Croix-des-Bouquets (périphérie nord-est) et Gonaïves (Artibonite, Nord), selon une circulaire du Ministère de la justice (Voir ci-dessous).
Ces zones regroupent les 14 communes sous état d’urgence.
Les cellules antigangs pourront, par exemple, « faire des perquisitions, de jour et de nuit, dans tous les endroits jugés nécessaires, prolonger la durée de la garde à vue de suspects, lorsque l’infraction reprochée est liée aux circonstances ayant justifié l’instauration de l’état d’urgence sécuritaire, suspendre, au besoin, les permis de port d’armes à feu et appréhender les contrevenants ».
« L’état d’urgence donnera au gouvernement les instruments nécessaires à son action, afin de mettre en déroute les bandits et de rétablir l’autorité de l’État », avait déclaré Garry Conille, dans une adresse à la nation, en annonçant l’état d’urgence sécuritaire.
Environ 80% de la zone métropolitaine de la capitale, composée de 7 communes, sont aux mains des gangs formant la coalition appelée Viv ansanm (Vivre ensemble).
D’autre part, dans un communiqué du Ministère des travaux publics, le gouvernement demande aux occupantes et occupants, de plusieurs blocs du centre-ville de Port-au-Prince, de vider les lieux dans un délai de 8 jours francs, à compter du mercredi 24 juillet 2024 (voir ci-dessous).
Ces blocs, dont une bonne partie est contrôlée par les gangs, ont été déclarés d’utilité publique en 2012.
Le Premier ministre a réuni, le mardi 23 juillet 2024, diverses entités du gouvernement, afin d’assurer « la consolidation des actions visant à renforcer l’état d’urgence sécuritaire ».
Il était accompagné des membres du Haut état-major de la Police nationale d’Haïti (Pnh), du Haut état-major des Forces armées d’Haïti (Fad’h), du commissaire du gouvernement et du Doyen près le tribunal civil de Port-au-Prince.
Il avait également à ses cotés des agents exécutifs intérimaires (jouant le rôle de maires) des communes dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et d’autres institutions concernées par l’état d’urgence sécuritaire.
« Il s’agissait d’une occasion, pour articuler la synergie nécessaire de cette décision, afin de faire face à la crise socio-sécuritaire et humanitaire actuelle, qui ronge le pays », souligne un communiqué de la Primature.
Pour le Premier ministre, « l’urgence du gouvernement est la résolution de la crise sécuritaire », ajoute le communiqué.
La mise en place d’un Conseil national de sécurité (Cns), prévu par l’Accord du 3 avril 2024, document cadre de la transition, est, cependant, toujours attendue.
Aucune annonce n’a été faite par le Conseil présidentiel de transition (Cpt), à propos de la mise en place de cette structure, maintes fois réclamée par plusieurs associations et secteurs.
Trois mois après l’initiation de la transition avec l’installation du Cpt, le jeudi 25 avril 2024, les violences des gangs armés se maintiennent sans relâche.
Un nombre important de bandits ont été tués par la police lors d’affrontements, qui durent, depuis le jeudi 18 juillet 2024, à Gressier, à environ 30 kilomètres au sud de la capitale, a informé, le mercredi 24 juillet 2024, le conseil exécutif intérimaire de cette commune.
Le même jour, on a appris que plus de 3,800 personnes ont été forcées de se déplacer par les assauts du gang 400 Mawozo à Ganthier (nord-est de la capitale). [apr 25/07/2024 15:00]
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