Gressier (Haïti), 25 juillet 2024 [AlterPresse] --- Un nombre important de bandits ont été tués par la police lors d’affrontements, qui durent, depuis le jeudi 18 juillet 2024, à Gressier, à environ 30 kilomètres au sud de la capitale, informe le conseil exécutif interimaire de cette commune.
« Plusieurs dizaines de bandits » ont perdu la vie durant des échanges de tirs avec les agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), en pleine opération à Gressier, une ville attaquée à maintes reprises par des gangs, indique à AlterPresse l’agent exécutif intérimaire (jouant le rôle de maire), Jean Vladimir Bertrand.
Le fonctionnaire a affirmé ne pas être en mesure de fournir un bilan précis.
A part des membres de gangs tués dans des affrontements avec la police, plusieurs l’ont été par la population de certaines localités, qui les a neutralisés.
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Les agents de l’Unité départementales de maintien de l’ordre (Udmo) des Nippes (Sud-Ouest), du Sud et du Sud-Est ainsi que ceux des unités spécialisées Swat et Antigangs sont déployés en permanence sur le terrain.
Ils se relaient 24 heures sur 24 et les actions se déroulent de jour comme de nuit, précise Jean Vladimir Bertrand.
Les cellules de trois gangs, basés au sud de la capitale, tentent, depuis plusieurs semaines (depuis la soirée du vendredi 10 mai 2024), de prendre le contrôle de Gressier, afin d’y installer des droits de passage (péages) arbitraires, explique l’agent intérimaire.
Gressier est la porte d’entrée de quatre départements géographiques (Sud-Est, Sud, Grande Anse et Nippes) situés au Sud du pays.
Depuis la première attaque du 10 mai 2024, c’est l’enfer, souligne-t-il.
Les malfrats ont Incendié et pillé des maisons et des personnes ont été assassinées. Les maisons, où habitent des policiers nationaux, sont particulièrement ciblées, précise-t-il.
Une bonne partie de la population a dû fuir. Deux sections communales, Morne-à-Bateau et Morne-à-Chandelle, ont été totalement désertées.
Des riveraines et riverains contactés par AlterPresse rapportent combien la tension demeure dans la commune, où la présence de bandits serait toujours observée. Ils occuperaient encore des hôtels de plage, selon les mêmes sources.
De son coté, l’agent exécutif intérimaire souligne que la circulation automobile et les transports publics sont toujours interdits, afin d’éviter que les usagères et usagers de la voie publique soient victimes de balles perdues.
Il appelle la Direction générale de la police à augmenter l’effectif des agents déployés à Gressier et demande au haut commandement de l’armée de dépêcher également des militaires sur place.
Il fait savoir, en outre, que des dispositions ont été prises pour pouvoir accueillir des Kenyans de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas). Des espaces d’hébergement ont été préparés à cet effet.
L’agent exécutif intérimaire Jean Vladimir Bertrand souhaite que les nombreuses personnes, qui ont été contraintes de se déplacer, puissent revenir dans un court délai chez eux.
Depuis l’année 2023, plus de 600 mille personnes sont déplacées à l’intérieur d’Haïti, dont plus de la moitié sont des enfants, selon l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).
Plus de 10,000 personnes ont été tuées dans le cadre des violences des gangs durant les 3 dernières années, selon des chiffres compilés de différents rapports de l’Onu. [apr 25/07/2024 00:30]