P-au-P, 09 juil. 2024 [AlterPresse] --- Alors que les autorités haïtiennes annoncent des dispositions pour combattre effectivement les gangs qui sèment la terreur dans le pays, l’armée de la République Dominicaine voisine indique avoir mis en place un imposant dispositif militaire à la frontière pour prévenir toute incursion de gangs en provenance d’Haïti.
Les autorités dominicaines annoncent la mise en œuvre d’une série de mesures et d’actions à la frontière terrestre avec Haïti pour contrer toutes menaces au territoire ou aux intérêts nationaux dominicains de la part de gangs haïtiens, selon la presse dominicaine, consultée par AlterPresse.
Ces dispositions ont été adoptées en réaction à la présence en Haïti des troupes kenyanes de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) pour aider la Police nationale d’Haiti (Pnh) à combattre les gangs criminels qui terrorisent la population haïtienne, lit-on dans le média en ligne Acento.
Les autorités militaires dominicaines ont intégré des équipements et des technologies de pointe pour améliorer les tâches opérationnelles dans la zone frontalière, révèle Acento.
En outre, les capacités d’hébergement des troupes ont été élargies. Ce qui facilite une présence plus importante de soldats dominicains dans la zone et contribue à la prévention d’éventuels crimes le long de la frontière.
L’armée mentionne aussi l’expansion des systèmes de vidéosurveillance et l’incorporation de drones à vision thermique.
Ces installations permettraient d’effectuer le suivi des véhicules et des personnes ainsi que des conditions météorologiques, grâce à une surveillance en temps réel, depuis le centre de commandement et de contrôle de l’institution militaire, rapporte la source.
Ces dernières semaines, une augmentation du déploiement d’avions et de véhicules blindés à la frontière dominicaine, de la mobilité des troupes et des équipements a été observée, suite à l’expansion récente de la flotte de véhicules de l’armée.
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Climat de terreur intenable en Haïti, malgré la présence d’un premier contingent kenyan de la Mmas
En Haïti, la situation sécuritaire reste intenable en raison de la violence causée par des gangs qui prospèrent grâce à l’instabilité et à la misère, écrit, ce mardi 9 juillet, le Secrétaire d’État adjoint américain pour les affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols, sur son compte X.
Plus de 2,500 personnes ont été tuées ou blessées au cours des trois premiers mois de l’année 2024 dans le pays, a-t-il rappelé, au moment où certains chefs de gangs laissent croire sur les réseaux sociaux qu’ils seraient favorables au dialogue, en vue du rétablissement de la paix.
La Mmas « s’efforcera de stabiliser la situation sécuritaire et de permettre aux Haïtiens d’accéder à la nourriture, aux soins de santé, à l’emploi et à l’éducation », souligne-t-il.
Via l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, divers d’équipements militaires et matériels arrivés à bord d’un avion cargo de l’US Air Force, à l’aéroport International Toussaint Louverture, ont été fournis, le samedi 6 juillet 2024, au premier contingent de la police kenyane en Haïti pour l’aider dans sa lutte contre les gangs armés.
Ces équipements comprennent plusieurs véhicules blindés, des armes et d’autres équipements confidentiels, entres autres.
Un premier contingent de 200 policiers kenyans de la force multinataile en Haïti est arrivé, le mardi 25 juin 2024, à Port-au-Prince, à bord d’un vol de Kenya Airways.
Ces policiers kenyans font partie de 1,000 policiers que fournira le Kenya à la mission, autorisée, le lundi 2 octobre 2023, par les Nations unies, pour aider à lutter contre les gangs en Haïti.
Demande de dialogue des gangs armés
Depuis l’arrivée du premier contigent kenyan dans le pays, des groupes armés se réclamant de la coalition « Viv ansanm », qui étaient totalement à l’offensive commencent à appeler les autorités de la transition au dialogue.
La star internationale d’origine haïtienne Wyclef Jean qui voudrait jouer un rôle de médiateur entre les gangs armés et les autorités, aurait annulé un voyage en Haïti, prévu pour ce mardi 9 juillet 2024, selon ce qui a été rapporté dans plusieurs milieux.
Ce déplacement du rappeur visait à entreprendre des démarches en vue de favoriser un climat de paix dans le pays toujours ravagé par la violence des gangs armés.
Les gangs armés n’ont d’autre choix que de déposer les armes et se soumettre à l’autorité de l’État, a averti, de nouveau, le premier ministre Garry Conille, en conférence de presse le samedi 6 juillet 2024.
« Un espace (de temps) limité » est accordé aux bandits armés, a fait savoir le chef de gouvernement, clarifiant sa déclaration du 25 juin 2024, lorsqu’il a appelé les gangs armés à déposer les armes avant toutes autres dispositions.
« Fini la récréation ! » a pour sa part lancé le directeur général ad interim de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Rameau Normil, le 8 juillet 2024, en guise de mise en garde aux gangs.
Lors d’un point de presse en compagnie du général kenyan Godfrey Otunge, chef de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), il a promis que les policiers traqueront les bandits partout dans le pays et que les lieux occupés par les membres de gangs seront récupérés. [emb gp apr 09/07/2024 11:45]