P-au-P, 08 juil. 2024 [AlterPresse] --- Le directeur général ad interim de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Rameau Normil, a lancé, ce 9 juillet 2024, une sévère mise en garde aux gangs, lors d’un point de presse en compagnie du général kenyan Godfrey Otunge, chef de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas).
« La récréation est terminée », s’est-il exclamé, durant cette rencontre avec les journalistes, suivie par AlterPresse.
Le chef de la police a promis que les policiers traqueront les bandits partout dans le pays et que les lieux occupés par les membres de gangs seront récupérés.
Les opérations, visant à démanteler les gangs armés dans leurs fiefs, peuvent être lancées à tout moment, sur le territoire d’Haïti, a lâché le directeur ad intérim de la Pnh.
« Il n’y a pas de jours ni de dates fixes pour lancer ces opérations. Cela peut se faire à n’importe quel moment. Nous avons des stratégies pour attaquer les gangs parce que nous connaissons comment ils fonctionnent. La récréation est terminée », déclare-t-il, d’un ton ferme.
Normil donne la garantie que, « dans très peu de temps, les citoyennes et citoyens pourront circuler partout en Haïti ».
« Des instructions ont été passées aux policiers nationaux pour attaquer les gangs armés, où ils se trouvent. Le sang de nos sœurs et frères d’armes ne coulera pas pour rien. Cette affaire de territoires perdus doit cesser dans tout le pays ».
La base de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid) à Fort national, au centre-ville de Port-au-Prince, a été renforcée.
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Depuis dimanche soir 7 juillet 2024, « nous avons repris le contrôle de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (l’hôpital général à Port-au-Prince), utilisé par les gangs armés pour effectuer des attaques sur le Palais national et d’autres bâtiments », fait-savoir Rameau Normil.
Lawouze taye banda tout tan solèy poko leve (« La rosée orne son habit jusqu’à ce que le soleil pointe à l’horizon »), avertit la Police nationale d’Haïti.
« Nous devons agir sans tarder sur la question de la sécurité. Il y a eu plusieurs réunions avec la mission kenyane pour aborder la question de sécurité. Nous étions dans une période d’évaluation et de planification des actions à entreprendre contre les gangs armés », informe-t-il, soulignant la nécessité d’avoir un mariage entre la population et la Pnh.
Il y a 7 communes (dont il n’a pas précisé les noms), qui n’ont plus de policiers depuis 2 ans (depuis l’année 2022), déplore Rameau Normil, soulignant combien cette situation favorise plus facilement les gangs armés dans leurs attaques contre les commissariats, sous-commissariats et postes de police.
L’institution policière informe avoir pris des dispositions pour permettre à tous les policiers nationaux de retourner dans leurs postes et aux milliers de personnes déplacées de retourner dans leurs maisons, abandonnées à cause de la terreur et d’autres violences des gangs armés.
« Nous avons du travail et nous allons le faire avec succès, pour le retour de la paix sur tout le territoire d’Haïti. Il n’y aucune possibilité d’échec dans notre mission », déclare Godfrey Otunge, le commandant en chef de la police kenyane, en déploiement en Haïti depuis le mardi 25 juin 2024, à la conférence de presse du lundi 8 juillet 2024.
« Nous allons aider la Pnh à se renforcer et à mener des opérations, pour combatte les gangs et améliorer la sécurité à travers Haïti », tente de rassurer Otunge, promettant que la force multinationale se courbera aux lois nationales et internationales, comme l’exige le mandat donné, le lundi 2 octobre 2023, par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu).
Les gangs armés n’ont d’autre choix que de déposer les armes et se soumettre à l’autorité de l’État, a averti, de nouveau, le premier ministre Garry Conille, en conférence de presse le samedi 6 juillet 2024.
Les milliers de victimes de la terreur et d’autres violences des bandits obtiendront justice et réparations, a promis Conille.
« Un espace (de temps) limité » est accordé aux bandits armés, a fait savoir le chef de gouvernement, clarifiant sa déclaration du 25 juin 2024, lorsqu’il a appelé les gangs armés à déposer les armes avant toutes autres dispositions.
Les deux inspecteurs divisionnaires de police, Lozama Télémaque et Yves Nord, ont été assassinés dans la commune de Carrefour (sud de la capitale, Port-au-Prince), a précisé le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17), sur son compte X.
Une autre personne, dont l’identité n’a pas été révélée, a été également tuée par balle dans la commune de Carrefour.
Parallèlement, deux autres hommes ont été tués, le jeudi 4 juillet 2024, dans la commune de Pétionville (périphérie est) par des individus armés. [psf emb rc apr 08/07/2024 14:10]
Photo : Capture d’écran